(Xinhuanet 23/04/2012)
COTONOU -- Une mobilisation contre le projet de révision de la constitution béninoise s'est déroulée à Cotonou dans l'après-midi de dimanche à l'appel d'anciens députés regroupés au sein d'un creuset dénommé "sursaut patriotique", de certains de leurs collègues de l'actuelle législature, de mouvements de jeunes et de responsables syndicaux.
Le "sursaut patriotique" est le nom d'un groupe parlementaire de la précédente législature, dont les membres, qui était au départ partisan du chef de l'Etat Boni Yayi, ont rallié l'opposition vers la fin de son mandat. Pour la plupart, il n'ont pas été réélus, lors des élections législatives de 2011. Ce creuset a initié une grande campagne de mobilisation contre le projet de révision constitutionnelle au Bénin avec des affiches géantes portant le message "touche pas à ma constitution" dressées les grandes villes du Bénin.
Plusieurs députés de l'opposition ont participé à cette manifestation qui a mobilisé des milliers de personnes qui ont suivi des discours et des déclarations anti-révisionnistes de responsables de partis de personnalités et de leaders syndicaux qui ont jugé le projet de révision de la constitution béninoise opportuniste et non consensuelle.
Inscrit à l'ordre du jour d'une session extraordinaire du parlement béninois, en mars dernier, un projet de loi portant révision de la constitution a été déclaré "irrecevable" par la commission des lois de l'institution pour "défaut de consensus". Il est remis à l'ordre du jour de la première session ordinaire de l'institution qui s'est ouverte, il y a seulement quelques jours. Un front de députés s'est même constitué pour demander le retrait de ce projet de loi.
Ce projet de révision constitution, voulu par Boni Yayi, suscite depuis quelques mois des controverses, les anti-révisionnistes soupçonnant Boni Yayi de vouloir créer une nouvelle République pour briguer un troisième mandat en violation des dispositions de la constitution qui interdit de briguer plus de deux mandats présidentiels.
A plusieurs occasions, Boni Yayi, élu en mars 2011 dès le premier tour du scrutin, pour un second mandat, a déclaré qu'il briguait ainsi son "deuxième et dernier mandat". Un projet de loi portant recours au référendum, adopté en 2011 par le parlement, exclut de toute modification des dispositions de la constitution portant sur la limitation du nombre de mandat présidentiel à deux au maximum et l'âge des candidats à 40 au minimum et à 70 ans au maximum.
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