(Afriscoop 21/04/2012) Une vingtaine de personnes ont été blessées lors d’un
affrontement entre les forces de l’ordre et un groupe de femmes et de jeunes de
l’opposition, au cours d’une manifestation jeudi au siège de la Commission
électorale nationale indépendante (CENI), l’institution en charge de
l’organisation des élections politiques en Guinée, a-t-on appris vendredi de
source concordante.
Environ deux cent femmes de plusieurs partis
d’opposition se sont dirigées vers le siège de la CENI en criant "A bas la
CENI", puis se sont affrontées avec les forces de l’ordre, alors qu’elles
tentaient de pénétrer dans le bâtiment qui est chargé de gérer les élections
législatives attendues le 8 Juillet prochain, nous a rapporté des témoins de la
scène.
La police a utilisé de gaz lacrymogène pour disperser le
rassemblement non autorisé après que les manifestantes aient refusé de quitter
les lieux. La loi guinéenne soumet l’autorisation de manifester à une demande
préalable adressée à l’administration pour l’occupation de l’espace
public.
"Ces manifestants ont été envoyés par leurs chefs’’, a déclaré un
fonctionnaire de police présent sur les lieux, cité par des témoins. Qui
poursuit : "Pourquoi ces partis qui utilisent ses pauvres femmes comme boucliers
n’ont-ils pas fait une demande d’autorisation et pourquoi ont-ils eu recours à
des actes de vandalisme ? "
L’opposition a appelé à la démission du
président de la commission électorale, Lousény Camara, qui conduirait à des
retards considérables dans l’organisation des élections législatives qui doivent
mettre fin à la transition en Guinée après l’élection présidentielle du novembre
2010 qui a vu la victoire du président guinéen Alpha Condé après deux ans de
transition militaire.
"Nous ne pouvons pas encore retarder ces élections
législatives, en particulier avec le recul démocratique observé ces dernières
semaines dans les pays voisins du Mali et de la Guinée-Bissau’’ a déclaré
Alhoussein Makanéra, conseiller du ministre de l’administration du territoire et
de la Décentralisation, avant d’ajouter que "la structure actuelle de la CENI a
été créée bien avant la mise en place de l’actuelle administration, et modifier
sa composition nécessite un vaste processus de consultation nationale qui ne
peut être effectivement lancé dans le court terme’’.
"L’opposition se
livre à des manoeuvres dilatoires à courte vue, afin de délégitimer le processus
électoral parce qu’elle est consciente de ne pas obtenir la majorité des
suffrages lors des prochaines élections législatives", a expliqué Ansoumane
Camara, professeur à l’université de Sonfonia. Il a estimé que cette opposition
devrait avoir une vision plus large, parce qu’il est vital pour la consolidation
de la transition démocratique que les élections législatives réussissent, quel
que soit le parti qui obtiendrait la majorité .
Selon lui, le pays doit
se doter rapidement d’un organe législatif élu, ainsi, l’opposition aura un
espace pour faire valoir ses revendications, au lieu de recourir à la politique
de la rue. Cela ne peut compromettre la stabilité nationale.
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