«LKP, nou la » (LKP, nous sommes là !) Les slogans et les chants ont une nouvelle fois envahi les rues de Pointe-à-Pitre hier après-midi. Mais la mobilisation était moins importante que pour la dernière manifestation (10 000 personnes) organisée en novembre dernier. Cette fois-ci, la préfecture a assuré que, sur les « 7 500 manifestants » présents (20 000 selon le LKP), 2 000 d’entre eux étaient venus suivre un groupe de carnaval.
Dans le cortège, il était difficile de distinguer les sympathisants LKP des simples carnavaliers… Tous marchant au même rythme !
Un an après la grande grève qui paralysa l’île pendant quarante-quatre jours, la question est posée : jusqu’où les habitants sont prêts à s’engager cette année ? Après avoir clairement « appelé » dans nos colonnes « la population à la grève générale à partir du 20 janvier », Elie Domota, hier en tête du cortège, a préféré démentir ces propos… Pourtant, un « préavis de grève générale illimitée à partir du 9 janvier » a bien été déposé à la préfecture (lire ci-dessous) par l’ensemble des organisations syndicales…
« Total, Penchard, mêmes bêtes, mêmes poils ! »
Cette volte-face du leader du LKP montre les difficultés du mouvement à mobiliser une population de plus en plus divisée. Le collectif pourrait donc changer de tactique. « Il n’y aura plus de grève générale, mais des actions sporadiques, des mouvements forts », a expliqué Alice, membre d’une association de Vieux-Habitants.
Au-delà de l’aspect festif du défilé, beaucoup de manifestants avaient des revendications certes parfois très différentes mais étaient unis par une révolte commune. La situation économique et sociale de la Guadeloupe est désastreuse : le nombre d’inscrits à Pôle emploi a encore augmenté de 12 % entre novembre 2008 et novembre 2009. « Mon travail est de convaincre les gens de continuer à nous suivre », milite Cyril, qui dénonce une « profitation qui continue, des accords qui ne sont toujours pas respectés ».
La hausse des prix des carburants était néanmoins au centre de la mobilisation d’hier. Le LKP en a exigé « l’annulation » lors d’une déclaration place de la Victoire. « Total, Penchard (NDLR : la ministre chargée de l’Outre-mer) , mêmes bêtes, mêmes poils ! », ont scandé les manifestants avant de se disperser dans le calme.
Le Parisien
Anne-Lu Bertrand
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