En août dernier, Ali Bongo a fait un grand rêve pour le Gabon : faire de son pays, un dragon économique pour assécher la pauvreté, assurer une justice distributive du produit de la croissance et surtout, offrir à son peuple un avenir en confiance dans une sous région tourmentée. Mais pourra-t-il y arriver avec le seul concours du Parti démocratique gabonais (PDG) ?
Le Chef de l’Etat, Ali Bongo, a promis aux Gabonais d’œuvrer de toutes ses forces pour leur offrir un avenir pavé de confiance que suggère son projet de société, qui veut transformer le Gabon en un «pays émergent». Il avait prévenu les Gabonais que ce développement ne se fera pas en quelques jours et les avait invités à conjuguer leurs efforts pour y arriver.
Toutefois, il avait pris l’engagement, selon ses propres mots de mettre en œuvre dès les premiers jours du mois de son mandat, les grands chantiers qui permettront au Gabon de s’inscrire dans une dynamique irréversible d’émergence.
Cet horizon si apaisant comporte cependant des contraintes spécifiques : il faut une économie forte, performante, et surtout concurrente. Cela exige des entreprises performantes, des capitaines d’industrie, des ouvriers qualifiés, un environnement d’affaires fiable et attractif, des infrastructures appropriées et une formation de qualité de la ressource humaine.
Certes, 100 jours c’est peut-être trop tôt pour porter un jugement sur les actions entreprises dans le cadre de ce projet. Plusieurs initiatives ont été prises par le gouvernement pour tracer le sillon du «Gabon émergent», d’autres suivront sans doute tout au long du septennat. Toutefois, ces différentes initiatives ont tendance à minorer la dimension prospective dont l’horizon visible se situe aux alentours de 2035. 2016 qui semble mobiliser toute l’énergie du gouvernement n’est qu’une des premières séquences de ce vaste projet.
Il serait sans doute utile que le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) qui dispose d’un bassin d’intellectuels organiques, réintroduise cette dimension dans ces projets afin de lui donner toute la cohérence possible en termes de modalités pratiques d’organisation et de réalisation.
Etant donné que le «Gabon émergent» engage l’avenir de toute la Nation, il, serait souhaitable que ce projet puisse fédérer toutes les intelligences et les expertises nationales d’où qu’elles viennent et quelles que soient leurs convictions et appartenance politique. Mettre à contribution l’intelligentsia gabonaise, à travers des programmes de recherche dans toutes les universités et centres de recherche du pays, serait un bon moyen de cerner de plus près tous les paramètres vitaux de mise en œuvre du projet de société d’Ali Bongo.
Il est sans doute légitime que le PDG puisse gouverner sans recourir à un gouvernement de large ouverture, comme l’a fait pendant 20 ans le fondateur de ce parti. Mais l’«émergence» du Gabon a besoin de l’union des intelligences et expertises de tous les Gabonais. Sans cette union, ce grand rêve risque de s’attirer le sort du rêve errant d’un célèbre révérend d’Atlanta qui hante toujours son peuple laissé du bas côté de la route.
Publié le 23-01-2010 Source : gaboneco Auteur : Gaboneco
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