La chose se susurrait déjà dans la matinée du 13 janvier 2010, deux jours avant la clôture de la liste des présidentiables : Gilchrist Olympio serait malade et hospitalisé aux Etats-Unis d’Amérique ; et il se pourrait donc que son parti, l’Union des forces du changement (UFC), change de monture pour la présidentielle de février 2010.
Supputations confirmées en partie le lendemain 14 janvier au cours d’une conférence de presse, donnée par les premiers responsables du parti. Car si l’UFC admet que son champion est indisposé, la problématique du maintien de sa candidature reste pendante. Il a fallu une longue réunion de cette formation le lendemain 15 janvier pour dégager la candidature du secrétaire général de l’UFC, Jean-Pierre Fabre, une candidature de substitution, pensait-on, mais qui pouvait relever le défi de ce scrutin majeur.
En effet, on estimait que de son lit d’hôpital « Fo Gil » allait apporter son soutien à celui avec qui il partage un long compagnonnage et qui a fait ses preuves au sein du parti. Même s’il est vrai que lors de la réunion, la question du retrait de l’UFC de la présidentielle a été posée par l’illustre malade via certains de ses fidèles. Comme pour dire « Gilchrist candidat ou personne ».
Mais comme le « miraculé de Soudou » gardait le silence, nombreux sont ceux qui se sont dit qu’il a entériné tacitement le choix par défaut. Une considération qui n’a pas tenu compte de « l’égo politique » de Gilchrist qui n’a vécu que pour la conquête du pouvoir d’Etat et pour la revanche (même s’il s’en défend) contre ceux qui ont assassiné son président de père le 13 janvier 1963.
Et ce que d’aucuns redoutaient advint sous la forme d’une cacophonie : sur les ondes de la BBC, on a appris que Gichrist olympio tient mordicus à concourir fin février et négocie avec les autorités togolaises pour que son dossier soit accepté par la CENI malgré sa forclusion. Mieux ou pire, c’est selon, Olympio a écrit sur son site de campagne le 16 janvier, soit donc 24 heures après la désignation de JP Fabre, que « la question de l’acceptation de ma candidature reste en cours de règlement avec les autorités togolaises, qui donneront, je l’espère, une réponse favorable à notre requête dans ce même souci de paix.
Bien que nous ayons introduit en dernière minute une candidature de recours auprès de la CENI dans la soirée du vendredi, je reste bien sûr le candidat investi de l’UFC pour l’élection présidentielle au Togo ». Avec cet aveu, M. Gilchrist veut qu’on fasse fi des règles juridiques pour appliquer celles politiques rien que pour lui. Exit la CENI, c’est aux autorités togolaises d’accepter son dossier hors délai. De même, il laisse apparaître en filigrane que s’il n’est pas candidat, la paix voulue par les Togolais risque d’en pâtir.
Du coup, ce qui était un secret de Polichinelle se retrouve à présent sous les feux de la rampe : l’apparition au grand jour de 2 tendances au sein de l’UFC : ceux qui sont pour Gil, et le courant modérateur, cornaqué par Fabre.
Certes, Gilchrist incarne pratiquement à lui seul l’UFC. Sans le combat qu’il a mené, certains acquis politiques n’auraient jamais vu le jour au Togo. Et comme partout en Afrique, il est le principal financier du parti. Cela suffit-il pour casser son parti parce qu’on n’est pas candidat ? On comprend l’amertume de M. Gilchrist, car c’est la première fois qu’il devait participer à une présidentielle, et peut-être son ultime participation, logique biologique obligeant.
Mais de grâce, M. Gilchrist, si vous ne voulez pas saborder toutes ces années de lutte :
- Ayez le courage de retirer votre dossier !
- Apportez un soutien franc à JP Fabre, que vous connaissez bien, après tout, c’est votre fils spirituel !
- Ne donnez pas raison à ceux qui estiment que vous poursuivez une vendetta personnelle, vous n’avez plus rien à prouver au Togo !
Publié le 26-01-2010 Source : lobservateur.bf Auteur : lobservateur.bf
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