Avec la nomination du général Ali Traoré comme représentant-résident du Facilitateur dans la crise guinéenne, et surtout la désignation d’un Premier ministre issu des Forces vives, on s’achemine peut-être vers la sortie de la crise, dans le cadre de l’Accord de Ouagadougou, signé entre Dadis Camara et Sékouba Konaté le 15 janvier.
Pour cela, encore faut-il que le Premier ministre ait une feuille de route claire et les coudées suffisamment franches pour la mettre en œuvre. Si les Forces vives avaient répondu à l’appel à venir à Ouagadougou, sans doute, toutes les modalités pratiques auraient été peaufinées jusque dans les moindres détails, le tout n’étant pas d’obtenir un accord, mais plutôt de s’accorder sur où, quand, comment l’appliquer.
Car, on l’imagine, si le capitaine boulimique du pouvoir en est devenu un anorexique en très peu de temps, c’est que les pressions de tout genre exercées sur lui ne lui laissaient d’autre choix que de céder aux desiderata de ses vis-à-vis, qui auraient pu tout aussi bien lui faire avaler la couleuvre des modalités pratiques d’application de l’accord jusqu’au dernier détail. Négocier les contours exacts de l’accord en Guinée fait peut-être plus local, plus souverain, plus patriotique si on veut, mais, seules face aux détenteurs du pouvoir, par les armes pis est, les Forces vivent pourront-elles arracher au camp d’en face quoi que ce soit qu’elles auraient pu obtenir à Ouagadougou ?
Ne risquent-elles pas plutôt de faire comme l’opposition togolaise, qui, lors du dialogue inter togolais, n’a pas mis la revendication d’un scrutin à deux tours sur la table des négociations, pour, après coup, en faire, momentanément il est vrai, une condition sine qua non de sa participation à la présidentielle ? D’ailleurs, si la solution à leur problème pouvait être trouvée par les Guinéens entre eux, aurait-on besoin d’un médiateur ?
Toutefois, n’allons pas trop vite en besogne, et attendons de voir comment elles vont s’y prendre pour obtenir du gouvernement de transition la satisfaction de leurs revendications matricielles, à savoir la restitution des corps des victimes de la boucherie du 28-Septembre, la prise en charge et/ou la libération des femmes violées et des personnes arrêtées, la réparation des domiciles détruits, etc.
La première mouture de l’accord faisait la part trop belle au CNDD, et tout le monde avait crié à la partialité du médiateur, mais là, c’est à n’en plus comprendre les Forces vives, qui, alors que ce coup-ci, Blaise leur a fait la part léonienne, ont boudé leur succès en refusant de revenir à Ouagadougou, ce que, pourtant, elles faisaient sans problème jusque-là.
Publié le 25-01-2010 Source : lobservateur.bf Auteur : lobservateur.bf
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