La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a rencontré jeudi après-midi à Lomé les partis politiques et les candidats pour leur faire le point du processus électoral dans une atmosphère particulièrement "tendue", a constaté l’Agence Savoir News.
Les discussions houleuses ont tourné notamment autour des opérations de révision des listes électorales qui se sont déroulées du 14 décembre au 11 janvier dernier. Des représentants de plusieurs partis politiques ainsi qu’une cinquantaine de journalistes de la presse nationale et internationale ont assisté aux débats.
Les candidats Kofi Yamgnane, Agbéyomé Kodjo, et Jean-Pierre Fabre, étaient également présents.
Faisant le point du processus électoral, Issifou Taffa Tabiou, le président de la CENI a indiqué que huit "dossiers complets" avaient été reçus par son institution le 15 janvier à minuit.
"Trois dossiers incomplets n’ont pas été retenus: Il s’agit des dossiers de messieurs: Dahuku Péré de l’Alliance (pièce manquante: cautionnement), Gilchrist Olympio de l’UFC (pièces manquantes: déclaration de candidature, signature légalisée, certificat médical), et Kokou Ségnon Nsoukpoé des FN (pièce manquante: cautionnement)", a souligné M.Tabiou.
S’agissant des opérations de révision des listes électorales, le président de la CENI a indiqué que les "résultats chiffrés" ne peuvent être donnés "pour la simple raison que le Centre National de Traitement des Données (CNTD) continue de procéder au dédoublonnage, à l’évaluation des duplicatas, des transferts et autres".
"Cependant, nous pouvons affirmer que les prévisions faites par les experts et la CENI sont respectées en ce qui concerne les pourcentages de nouvelles inscriptions et des radiations", a précisé M.Tabiou.
C’est cette déclaration qui a fait "rougir" la plupart des représentants des partis d’opposition.
"Le processus est vicié. La révision des listes électorales s’est mal passée mais la CENI ne veut pas le reconnaître; voilà pourquoi l’atmosphère est tendue cet après-midi", a expliqué Jean Kissi, le représentant du candidat du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), Yawovi Agboyibo.
"La CENI doit réviser sa position et reporter carrément les élections", a ajouté M.Kissi.
"La révision a été mauvaise. Il faut remettre les choses à plat et reprendre le processus de manière consensuelle", a soutenu Jean-Pierre Fabre de l’Union des Forces du Changement (UFC).
"Faisons l’économie des violences qui sont en gestation. Personne n’a aucune envie d’aller à des élections qui vont faire des morts parce que si on continue comme ça, le RPT va se proclamer vainqueur et nous, nous allons contester cela", a indiqué M.Fabre.
"Si on ne nous rassure pas sur le fichier électoral, je ne vois pas comment la CENI va nous rassurer sur les résultats qu’elle va proclamer demain", a déclaré Agbéyomé Kodjo, avouant que le travail de la Commission est "difficile".
"J’en sais quelque chose pour avoir été ministre de l’intérieur et pour avoir conduit le référendum de septembre 1992", a rappelé M.Kodjo.
Esso Solitoki, le secrétaire général du RPT (parti au pouvoir), a regretté pour sa part la transformation de cette rencontre en une "réunion politique où chacun est venu affirmer ses positions et ses convictions".
"Les passions ne règlent pas les problèmes. La CENI a constaté qu’il y avait un certain nombre de difficultés auxquelles elle-même a pris la décision de consacrer un jour pour échanger avec ses partenaires", a ajouté M.Solitoki.
"Cela (les difficultés) ne remet pas en cause fondamentalement le processus", a-t-il estimé.
Rappelons que la présidentielle est prévue le 28 février prochain. Huit de dossiers de candidature ont été enregistrés par la CENI.
La campagne électorale s’ouvre officiellement le samedi 13 février à zéro heure et s’achève le vendredi 26 février à minuit.
Publié le 23-01-2010 Source : togosite.com Auteur : en-afrique.info
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