L'ex-ministre et chef rebelle centrafricain Charles Massi est mort "depuis le vendredi 8 janvier (...) des suites des tortures qu'il a subies", ont annoncé son épouse et son parti politique dans un communiqué conjoint transmis samedi à l'AFP à Libreville, au Gabon.
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Aucun commentaire n'avait pu immédiatement être obtenu de source officielle ou militaire à Bangui sur le sort de M. Massi, 57 ans, principal dirigeant de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), une rébellion active dans le nord-ouest de la Centrafrique.
"Charles Massi a été torturé (...) et est mort depuis le vendredi 8 janvier 2010 vers 19H00 à Bossembélé (150 km au nord-ouest de Bangui) des suites des tortures qu'il a subies", déclarent dans leur communiqué Denise Massi, son épouse, et Eric Neris, secrétaire en France du Forum démocratique pour la modernité (Fodem), son parti politique.
Ils précisent se fonder sur des "informations recueillies sur le terrain à Bossembélé et également fournies par l'entourage de François Bozizé (président centrafricain) et de son fils Francis Bozizé" ainsi que par "des éléments de la garde présidentielle".
"La famille, les amis de Charles Massi et son parti, le Fodem, exigent que le président François Bozizé apporte la preuve que leur père, époux et leader est en vie. A défaut, nous demandons aux autorités centrafricaines de remettre son corps à sa famille", ajoutent-ils.
La semaine dernière, Mme Massi, Franco-Centrafricaine vivant en France, avait indiqué être sans nouvelles directes de son époux depuis le 18 décembre. Elle avait fait état d'informations officieuses évoquant son arrestation et son incarcération à Bossembélé.
Dans leur communiqué, Denise Massi et le Fodem affirment que l'ex-ministre a été enlevé le 19 décembre en Centrafrique "dans la zone de Ngaoundaye" (environ 600 km au nord-ouest de Bangui), proche de la frontière avec le Tchad, "par des éléments tchadiens, camerounais et centrafricains".
Il a été "remis à François Bozizé lors des festivités de fin d'année organisées à Sahr (sud tchadien) par Idriss Deby" Itno, le président tchadien, poursuivent-ils.
Mme Massi avait fait le voyage à Bangui, où elle est arrivée le 14 janvier au matin "pour s'enquérir du sort réservé à son époux" et d'où elle a été "expulsée manu militari par les autorités centrafricaines", rappellent-ils, en appelant les Centrafricains et l'Afrique centrale à les "assister dans la manifestation de la vérité".
Charles Massi a été plusieurs fois ministre sous le régime du président Ange-Félix Patassé (1993-2003) et de l'actuel chef d'Etat, François Bozizé.
En mai 2009, il avait été arrêté dans le sud tchadien alors qu'il tentait d'aller en Centrafrique, selon N'Djamena, qui l'avait emprisonné notamment pour "tentative de déstabilisation d'un pays voisin" avant de le libérer le 8 juillet.
Son mouvement, la CPJP, a été impliqué depuis février 2009 dans plusieurs accrochages avec l'armée centrafricaine, marqués par des combats meurtriers.
Publié le 18-01-2010 Source : tchadactuel.com Auteur : AFP
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