dimanche 10 janvier 2010

Bénin/Prochain remaniement ministériel : Boni Yayi courtise les Béninois de l'extérieur

Le chef de l'Etat déçu par des collaborateurs et face au refus de quelques cadres et leaders politiques non intéressés par une nomination dans le prochain gouvernement, a décidé de faire appel aux Béninois de l'extérieur. Mais là également certains sont indifférents ou demeurent sceptiques et incrédules pendant que d'autres se précipitent pour envoyer leur dossier rêvant de se voir confier bientôt un département ministériel.


Il y a de la place au gouvernement et le Président Boni Yayi souhaite que les Béninois cadres de la Diaspora qui le désirent viennent travailler avec lui parce que certains cadres ici pour des raisons politiques ou ne voulant pas contribuer à la réussite de son mandat, déclinent l'offre. Des sources proches du chef de l'Etat confient qu'il aurait tendu la perche aux Béninois de la diaspora, lors d'un récent voyage qu'il a effectué à l'extérieur.
Cet appel a déclenché selon les mêmes sources une ruée vers les représentations diplomatiques où des Béninois volontaires, dossiers en main, estiment qu'ils sont prêts pour aller remplacer au Bénin, les ministres défaillants ou qu'ils sont tentés par l'offre rejetée par des cadres et leaders de l'opposition.
Des sources proches du pouvoir précisent également qu’en dehors de ceux-là qui rêvent déjà de devenir membres du prochain gouvernement de Yayi, qu'il y a des Béninois de l'extérieur qui ne croient pas du tout, qui ne sont pas intéressés par la manne gouvernementale et qui estiment qu'ils n'ont pas leur temps à perdre. Les positions sont donc divergentes et certains se demandent même combien de Béninois de la diaspora le président Yayi peut-il nommer dans son gouvernement s'il y avait environ 50 ou 100 candidatures de l'extérieur alors que l'actuel gouvernement qui compte 30 postes suscite déjà de nombreuses critiques.
Une analyse objective de cette information nous conduit à dire dans un premier temps qu'il est bien possible que le chef de l'Etat ait lancé un tel appel, ait manifesté le désir de travailler avec des Béninois de la diaspora. Ce n'est pas d'ailleurs la première fois et on ne doit pas lui en faire un procès. C'est également un droit ou un devoir pour les Béninois de l'extérieur de contribuer à la bonne gestion, à la bonne gouvernance et au développement de leur pays. En cette période de précampagne électorale c'est peut-être aussi pour le président Boni Yayi, une façon stratégique d'attirer ou de courtiser les Béninois de la diaspora pour s'assurer de leur soutien lors de la prochaine présidentielle. Il est entrain de poser des jalons.
Mais la démarche pourrait également lui créer des ennuis en ce sens que des cadres, membres de sa famille politique en seront aigris, jaloux, frustrés ou déçus dans la mesure où depuis 2006 date de son avènement au pouvoir certains qui se réclament artisans de sa victoire et qui se disent fidèles, continuent d'attendre désespérément leur part du gâteau.
On pourrait se demander s'il n'y a pas de cadres compétents et expérimentés parmi ceux-là ou c'est parce qu'il n'a pas confiance en eux? Ont-ils aussi décliné l'offre? Il sera même très difficile au président Yayi d'utiliser les services ou les compétences de tous ceux qui le soutiennent. C'est pourquoi, il doit être chaque fois, très embarrassant pour lui de former un nouveau gouvernement.
L'autre chose qu'il convient également de retenir, est qu'il ne sera jamais une joie ou une gaieté pour les actuels membres du gouvernement ou conseillers techniques d'entendre que le président de la République recherche à l'extérieur des oiseaux rares pour venir les remplacer. Cela pourrait créer de la démotivation dans les rangs ou déboucher sur une crise de confiance.
Cette analyse et ces observations ne signifient en rien que le chef de l'Etat ne doit pas procéder à un nouveau remaniement ministériel et qu'il n'a pas également le droit de faire appel à des compétences de l'extérieur. Mais si la démarche a des avantages, elle a également des inconvénients. Il est libre de faire son choix et d'en assumer les conséquences. Car la gestion du pouvoir d'Etat n'est pas une mince affaire et le président Yayi qui achève ainsi progressivement son mandat en a eu certainement la preuve et a commencé peut-être par tirer déjà les leçons qui s'imposent.
Publié le 09-01-2010 Source : Le Matin Auteur : sonangon

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