jeudi 8 septembre 2011

Togo/vérité et reconciliation : début des audiences par les évènements de 1958-1963 / Toutes les audiences ne seront pas publiques mais la transparence sera garantie (SYNTHESE)

(Xinhuanet 08/09/2011)

LOME -- La première audience publique de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) a débuté mercredi et a été consacrée aux évènements couvrant la période de 1958 à 1963.
Au total, neuf personnalités ont été auditionnées et ont donné leurs versions des faits de cette époque devant les membres de la commission.
Des cas de violations des droits de l'Homme ont été portés à l'attention de la Commission qui a noté que les conflits qui agitent le contexte socio-politique actuel ont leur germe dans ces faits historiques.
La CVJR a noté également que la plupart des auditionnés ne s'inscrivent pas dans une démarche de vengeance ou de règlements de comptes.
Les auditions se poursuivent jeudi et porteront sur le coup d'Etat de 1963 qui a conduit à l'assassinat du premier président du Togo, Sylvanus Olympio.
Togo/réconciliation : Trois audiences publiques consacrées aux événements liés au coup d'Etat de 1963
La Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) consacrera trois audiences, jeudi, "aux événement liés" au coup d'Etat du 13 janvier 1963 ayant causé une profonde déchirure socio-politique au Togo pour avoir coûté la vie au premier président de ce pays Sylvanus Olympio, a appris mercredi l'agence Xinhua des sources de la Commission.
Le coup d'Etat de 1963 est un douloureux événement de l'histoire du Togo et a causé la division dans ce pays qui est à la recherche de la réconciliation nationale confiée à la CVJR présidée par le prélat Nicodème Barrigah.
Gnassingbé Eyadèma, arrivé au pouvoir en 1967 et décédé le 5 février 2005 après 38 ans de règne, a de tout temps reconnu avoir participé au putsch.
Cela a entraîné au régime Eyadèma un rapport heurté avec la classe politique faisant ainsi de Gilchrist Olympio, fils de Sylvanus Olympio, un opposant radical qui a combattu le régime pendant 40 ans.
Aujourd'hui à la faveur d'une décrispation politique, Gilchrist Olympio a ajouté du bémol à sa vision et a adhéré à l'idée d'un rapprochement.
Il conclut un accord, en mai 2010, avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT- pouvoir, créé en 1969 par Gnassingbé Eyadèma) ; un accord qualifié historique par les deux parties.
Au terme de cet accord, l'Union des forces de changement (UFC), le parti de Gilchrist Olympio, est entré en 2010 au gouvernement de large ouverture politique décidé par l'actuel chef de l'Etat, Faure Gnassingbé, fils de feu Gnassingbé Eyadèma.
Aujourd'hui, les audiences ouvertes sont attendues pour apporter la lumière longtemps attendue sur ce coup d'Etat de toute la discorde au Togo.
Déjà mercredi trois auditions ont porté sur des événements socio-politiques entre 1958 et 1963. Selon la CVJR, cette phase des audiences publiques est un des plus importants dans le processus de réconciliation nationale pour laquelle la Commission a enregistré un total de 20.011 dépositions.
"Le moment est venu de nous regarder en face en tant que Togolais", a indiqué Mgr. Nicodème Barrigah, président de la CVJR, au lancement de cette des auditions.
La Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) est chargée de faire la lumière sur des actes de violence à caractère politique commis au Togo entre 1958 et 2005 et de proposer des mesures d'apaisement.
Togo/réconciliation : toutes les audiences ne seront pas publiques mais la transparence sera garantie (SYNTHESE)
Les Togolais sont à un nouvel rendez-vous de l'histoire politique de leur nation.
Ce rendez-vous on ne peut plus important n'est autre que le processus de la justice transitionnelle que la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) a la lourde d'instaurer et de mettre en oeuvre.
Les Togolais, présumés coupables, victimes, témoins et leurs proches doivent se préparent à vivre cette sensible qui remonte à l'année 1958. Une période qui n'est pas déterminée au hasard ; puisqu'elle marque en effet des moments douloureux communément vécus.
C'est le bien-fondé de la mise en place de la CVJR qui s'est investi à recueillir, à travers des dépositions, les crimes et délits politiques qui ont marqué la vie du pays de 1958 à 2005.
L'étape actuelle du processus doit être mieux expliqué aux Togolais pour leur permettre de partager le contenu des dépositions et avoir une idée claire de ce que constitue au juste une audience publique et de ce qui va s'y passer concrètement.
Aussi, Mme Kpakpo Pépévi, la présidente de la sous- commission des audiences de la CVJR, au cours d'une intervention d'il y a 48 heures sur Radio-Lomé, s'est adonnée à un exercice d'explication de ce à quoi l'on peut s'attendre.
Toutes les dépositions ne feront pas l'objet d'audiences et toutes les audiences ne seront pas publiques dans la phase actuelle de la mission de la CVJR, selon la présidente de la sous- commission.
« Les audiences de la Commission Vérité Justice et Réconciliations ne seront pas publiques ; elles auront lieu dans nos anciennes antennes où les dépositions ont été recueillies. Nous avons les villes de Lomé, Atakpamé, Sokodé, Kara, Dapaong, Aného et Kpalimé, précise-t-elle, ajoutant que c'est bien entendu en présence du public et que c'est le président de la CVJR, Monseigneur Barrigah-Bénissan, qui va poser des questions aux personnes auditionnées à savoir les victimes, les témoins et les présumés auteurs.
« Nous avons sélectionné les dépositions par événement, en exemple, celui de Fréau Jardin (aujourd'hui baptisé Place Anani Santos du nom d'un des héros de la lutte indépendantiste du Togo). Toutes les dépositions concernant cet événement ne feront pas objet d'audience. Nous avons d'abord tenu compte des critères de présélection, ensuite de sélection de dossiers à titre pédagogique », argumente-t-elle.
Mais en ce qui concerne l'ouverture des audiences au public, Mme Kpakpo distingue 3 types d'audiences à savoir les audiences publiques qui seront ouvertes aux médias et au public, les audiences in caméra ou à huis clos et des audiences en privé. Elle rassure en même temps, au sujet des audiences qui ne sont pas publiques. « La transparence y est garantie. Par exemple, pour une audience à huis clos, l'enregistrement n'est pas exclu », rassure la présidente de la sous-commission des audiences de la CVJR.
Exhortant les uns et les autres à se défaire de leur passion, Mme Kpakpo a insinué que l'occasion sera donné à tous les Togolais de partager le vécu des victimes et que les audiences visent essentiellement à situer le public réellement sur ce qui s'est réellement passé dans le pays afin que les Togolais fassent table rase du passé vers un avenir fraternel et paisible.
En ce qui concerne les condamnations et éventuellement les réparations au terme de la mission, elle a expliqué que la CVJR n'est pas un organe de jugement, renchérissant qu'il est plutôt habilitée à faire des recommandations comme le lui autorise le décret qui l'a instituée et donc, s'il y a lieu, de faire des réparations. Mme Akakpo poursuit qu'il reviendra à la justice transitionnelle de se prononcer sur cet aspect du processus de réconciliation nationale.
Dans le cadre de l'ouverture des audiences publiques, la CVJR a adopté, la semaine dernière, avec les organisations professionnelles de la Presse, une charte en vue de canaliser la couverture des audiences, charte qui constitue un rappel des règles de la déontologie et du respect de la dignité humaine.

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