mardi 27 septembre 2011

Guinée - Les forces de l'ordre empêchent un rassemblement d'opposants à Conakry

(Romandie.com 27/09/2011)

CONAKRY - Les forces de l'ordre ont empêché la tenue mardi à Conakry d'un rassemblement d'opposants qui entendaient protester contre l'organisation d'élections législatives à une date fixée unilatéralement par le pouvoir et la Commission électorale, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plusieurs dizaines de véhicules des forces de l'ordre (police et gendarmerie) ont bouclé tous les accès au Stade du 28 septembre où devaient se tenir la manifestation et sont également intervenus dans plusieurs quartiers de la capitale pour empêcher les gens de converger vers le stade.
Au moins cinq jeunes ont été interpellés dans un de ces quartiers considéré comme un fief de l'opposition, selon le journaliste de l'AFP.
Les rues de la capitale guinéenne, où les forces de l'ordre étaient massivement présentes, étaient dans la matinée désertées par les véhicules, seuls de nombreux piétons y circulant, par crainte d'exactions. La plupart des commerces étaient fermés, de même que les stations d'essence.
Un des leaders de l'opposition, Sidya Touré, a jugé regrettable l'interdiction de la manifestation. Les forces de l'ordre n'avaient qu'à encadrer la manifestation au lieu de l'empêcher, a-t-il dit, interrogé par l'AFP.
Notre fierté et notre satisfaction, c'est que nous avons réussi à paralyser la ville de Conakry, a-t-il ajouté.
Le gouverneur de Conakry avait interdit les manifestations et une rencontre lundi soir entre le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana et des représentants de l'opposition, convoquée à la demande du chef de l'Etat Alpha Condé, n'avait pas permis de débloquer la situation.
Les opposants, rassemblés au sein d'une large coalition, avaient décidé de maintenir le rassemblement de Conakry à l'issue de cette réunion.
L'opposition guinéenne dénonce la manière unilatérale dont la date des législatives, le 29 décembre, a été fixée par le pouvoir et la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dont ils demandent la restructuration.
Elle craint une mascarade et un hold-up électoral de la part du pouvoir à l'occasion de ces législatives qui auraient dû être organisées dans les six mois suivant l'investiture d'Alpha Condé le 21 décembre 2010.
M. Condé, opposant historique, a été élu en novembre 2010 à l'issue du second tour de la première présidentielle libre de l'Histoire de la Guinée, mais ses opposants dénoncent depuis sa dérive autoritaire.

(©AFP / 27 septembre 2011 12h47)
© Copyright Romandie.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire