Le Sénégal procède aujourd'hui à l'inauguration des Chambres africaines extraordinaires destinées à juger l’ancien président tchadien Hissène Habré.
Le tribunal spécial de Dakar découle d'un accord entre le
gouvernement du Sénégal et l'Union africaine. Il est composé de dix juges
africains et de quatre juges d'instruction sénégalais.L'instruction va durer 15 mois et le procès s'ouvrira en 2014. Le tribunal spécial sera présidé par un magistrat africain dont la nationalité ne sera pas sénégalaise, selon toute probabilité.
L'ancien président tchadien Hissène Habré s'est installé au Sénégal depuis sa destitution il y a 22 ans. Il est accusé de crimes contre l'humanité, d'assassinats politiques et de tortures.
Des victimes présumées ou leurs familles sont déjà venues à Dakar à deux reprises. La première fois pour porter plainte contre l’ancien président Habré. La seconde fois pour protester contre les tergiversations du gouvernement sénégalais qu'elles soupçonnaient de faire traîner la procédure d'inculpation depuis 2000.
Les implications de l'Union africaine et de la Cour internationale de justice de la Haye ont été décisives pour que le Sénégal accepte l'ouverture du procès. L’accélération du processus a été rendue possible par le nouveau président sénégalais Macky Sall, élu en mars dernier
Pour les victimes, il s'agit d'un tournant décisif dans leur campagne contre l’impunité et pour la tenue du procès de l'ancien président tchadien.
Alors que dans le camp de l’ancien président tchadien les choses sont perçues différemment. Pour maitre François Serres, ce procès n’a pas sa raison d’être. ‘’Il s’agit d’un procès irrégulier et qui donne une mauvaise image de la justice sénégalaise et africaine’’, fait savoir l’avocat d’Hissène Habré.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme sénégalaises et internationales se sont battues pour que le procès ait lieu. L’ancien président Hissène Habré bénéficie, de son côté, de soutiens au Sénégal, notamment au sein de certaines familles religieuses.
Dernière mise à jour: 8 février, 2013 - 05:13 GMT
© Copyright BBC Afrique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire