(Les Afriques 03/08/2011)
Renversé le 11 février 2011 par un mouvement de rue, Hosni Moubarak est accusé de meurtres de civils et de corruption. Un procès très suivi. Mais qui juge-t-on au fait ? L’homme ou le système ?
L’audience aura duré à peine plus d’une heure ce mercredi 3 août avant d’être suspendue dans une ambiance explosive où des unités de la police anti-émeute n’arrivaient pas à contenir pros et adversaires de Moubarak. Le prévenu n’aura pas droit à un huis clos. A l’intérieur de l’Ecole de Police du Caire, les caméras de la télévision nationale égyptienne ont retransmis l’image d’un Hosni Moubarak diminué, couché sur une civière, qui comparaissait dans le box des accusés.
Agé de 83 ans, hospitalisé pour des problèmes cardiaques et atteint d’un cancer de l’estomac selon son avocat, l’ancien président égyptien était flanqué de ses deux fils, Alaa et Gamal. Ils sont tous deux accusés comme leur père de meurtres et de corruption durant la révolution qui a renversé le régime le 11 février.
Entre le 18 janvier et la date du départ de Hosni Moubarak, prés de 850 civils ont été tués. Le Raïs risque la peine de mort s’il est reconnu coupable. D’autres dignitaires de l’ancien régime figurent aussi dans le box des accusés. Il s’agit notamment de l’ancien ministre de l’Intérieur, Habib El Adli ainsi que de hauts responsables de la Police.
. Ce procès pourrait bien être une première dans le monde arabe suite à la tentative bâclée de juger l’ex-dictateur tunisien par contumace. Tout comme en Tunisie, le risque de voir ce qui devait être le procès d’un système se transformer au procès d’un homme demeure grand en Egypte. La retransmission du procès en direct vise selon Ahmed Refaat, président du Tribunal Pénal du Caire à «rassurer le peuple sur la crédibilité de la procédure ».
MBF
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