(Afriscoop 15/04/2011)
(AfriSCOOP Lomé) — Le brûlant dossier de « putsch de pâques » au Togo vient de connaître un nouveau rebondissement. Le procureur général près de la Cour d’appel de Lomé, Atara N’dakéna, a prononcé ce jeudi 14 avril 2011 la liberté provisoire sous contrôle judiciaire de 10 coaccusés de Kpatcha Gnassingbé détenus depuis le 12 avril 2009 pour « tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat », a appris Afriscoop de sources judiciaires à Lomé.
« Le magistrat instructeur a mené un travail d’investigation approfondie, dans la sérénité et dans le respect des textes en vigueur, afin de donner la suite la plus appropriée à la procédure. », peut-on lire dans un communiqué du procureur général transmis à Afriscoop jeudi soir.
« Il est apparu que le maintien en détention de certains inculpés n’est plus nécessaire. Par conséquent, ils ont été mis d’office en liberté provisoire sous contrôle judiciaire. », poursuit le texte.
Grâce aux recoupements d’Afriscoop auprès des familles des détenus et des sources judiciaires, Essolizam Gnassingbé, l’Adjudant-Chef Seydou Ougbakiti, Kébéra Kossi, Papali Abalo , Nayo Eyadèma, Konzoh Baronam, Julien Gnassingbé, Jaurès Tchéou, Adjinon Kossi Lambert, le Commandant Djibérégou, arrêtés dans le cadre de la rocambolesque affaire de « tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat » et détenus depuis avril 2009 sont libres depuis ce jeudi 14 avril 2011.
« Pour les cas qui nécessitent d’autres mesures, la procédure suit son cours normal », conclut le procureur Atara N’dakéna.
Dans la nuit du 12 au 13 avril 2009, le domicile de Kpatcha Gnassingbé a été attaqué par des militaires conduits par Félix Katanga, un proche de Faure Gnassingbé. L’ex-ministre de la Défense devenu député est accusé de vouloir déstabiliser le pouvoir acquis par son demi-frère en 2005, suite à une présidentielle particulièrement meurtrière. Quelques jours après, il est arrêté devant les locaux de l’Ambassade des USA au Togo et écroué à l’Agence nationale de renseignement (Anr).
La complexité de ce « putsch de pâques » a amené des observateurs à le qualifier de « véritables patates chaudes » entre les mains de Lomé et surtout de la famille Gnassingbé qui règne depuis plus de 40 ans sur le Togo.
En avril 2010, une ordonnance de non-lieu a été exécutée et a permis la libération sans procès et sans condition de Gaéthan Kapitan, Jean Awadé et Toyi Blande, trois jeunes togolais proches de Kpatcha Gnassingbé arrêtés dans dans la même affaire et détenus pendant un an à la prison civile de Kara (plus de 400 km au nord de Lomé). Certains analystes avaient estimé qu’avec cette libération, sans procès, le régime montre tout son embarras dans cette affaire et pourrait libérer également les principaux accusés dans des conditions similaires.
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