mardi 12 avril 2011

Libye : pas de cessez-le-feu sans de départ de Kadhafi ? "Ridicule !"

(TF1 12/04/2011)

Sans départ de Kadhafi, pas de négociation possible, ont en substance répondu lundi les insurgés libyens à la feuille de route proposée par la médiation de l'Union africaine. Parler du départ de Kadhafi est "ridicule", a rétorqué son fils.
L'espoir d'une sortie de crise pacifique suscitée par l'acceptation dimanche par le pouvoir libyen de la feuille de route proposée par l'Union Africaine (UA) a fait long feu. La rébellion libyenne a rejeté lundi la feuille de route de l'Union africaine, incluant un cessez-le-feu immédiat, a annoncé son chef Moustapha Abdeljalil à Benghazi, dans l'est du pays. La raison : la rébellion se dit opposée à toute médiation ne prévoyant pas un départ du dirigeant Mouammar Kadhafi. "L'initiative de l'UA ne prévoit pas le départ de la scène politique de Mouamamr Kadhafi et de ses fils, elle est donc dépassée."
Déjà, l'Otan avait prévenu dans la matinée, par la voix de son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen, que tout cessez-le-eu devrait être crédible et vérifiable. D'autant que, en dépit de la signature de la feuille de route dimanche, qui prévoit l'arrêt des hostilités, les forces de Mouammar Kadhafi ont de nouveau bombardé la ville de Misrata lundi matin, la seule grande ville de l'ouest du pays aux mains des rebelles, selon l'Otan et les insurgés.
Le fils Kadhafi répond
La réponse du clan Kadhafi est venue d'un de ses fils. Seif al Islam a jugé lundi soir sur BFM TV "ridicule" tout idée de départ du dirigeant libyen, qui constitue une "ligne rouge" dans les discussions de paix. Mais il a concédé que le pays avait besoin de "sang neuf", que son père "ne veut pas tout contrôler" et "est à un âge avancé". "Mais parler du départ du guide, c'est vraiment ridicule" et cela "ne changera rien car le peuple libyen ne permettra pas à ces bandes terroristes de diriger la Libye".
La médiation africaine s'est rendue lundi à Benghazi pour proposer cette feuille de route après l'avoir présentée (et faite accepter) la veille au colonel Kadhafi, à Tripoli. Elle prévoit la "cessation immédiate des hostilités", la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations et le lancement d'un dialogue "entre les parties libyennes" en vue d'une période de transition. Le dernier point concerne "la protection des ressortissants étrangers y compris les travailleurs africains en Libye". La période de transition devrait être accompagnée par des "réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle, en prenant en considération les aspirations légitimes du peuple libyen pour la démocratie, les réformes politiques, la justice, la paix et la sécurité, de même que que le développement économique et social". La délégation est ensuite arrivée lundi soir à Alger pour y rencontrer le président Abdelaziz Bouteflika.
La Libye risque de devenir "une nouvelle Somalie"
La Libye risque de devenir "une nouvelle Somalie" si le régime de Mouammar Kadhafi et les insurgés n'empêchent pas leur pays de sombrer dans une guerrecivile, a déclaré l'ancien ministre libyen des Affairesétrangères Moussa Koussa. "L'unité de la Libye est essentielle à toute solution et à tout réglement en Libye", a dit Moussa Koussa dans une déclaration retransmise par la BBC. "Cela conduirait à des bains de sang et transformerait la Libye en nouvelle Somalie." Moussa Koussa s'exprimait publiquement pour la première fois depuis sa rupture le mois dernier avec le régime de Mouammar Kadhafi. Il s'est réfugié en Grande-Bretagne. "La solution en Libye viendra des Libyens eux-mêmes, par la discussion et un dialogue démocratique", a-t-il dit.

Par D.H. (avec agence) Par D.H. (avec agence), mis à jour le 12 avril 2011 à 08:17
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