(Les Echos 02/02/2011)
La Côte d'Ivoire n'a pas été en mesure de rembourser à ses créditeurs les 29 millions de dollars d'intérêts de son obligation de 2,3 milliards de dollars, entraînant par là même son défaut, largement anticipé par des marchés qui ne se faisaient plus guère d'illusions sur cette issue. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le président Gbagbo a déclaré à l'agence Bloomberg que son pays honorerait ses engagements, mais sans donner plus de détails ni, surtout, de date.
Dans le contexte actuel, le pays a donné la priorité au paiement des fonctionnaires à celui de ses bailleurs de fonds. Disposant de 3,3 milliards de dollars de réserves de change au mois de septembre, le pays dispose de ressources naturelles importantes (cacao) qui devraient lui permettre de rendre leur cash aux investisseurs internationaux quand le pays aura retrouvé un semblant de stabilité, mais, surtout, un seul gouvernement.
Aujourd'hui, le titre de maturité 2032, à l'orgine de ce défaut, se traite à un cours déprimé - mais stable -autour de 37 cents pour 1 dollar. En pareille occasion, un tel niveau de prix peut attirer de nouveaux investisseurs comme des fonds alternatifs spécialisés (Elliott Management...) plus ou moins agressifs.
Déjà, en 2000, la Côte d'Ivoire avait dû renégocier son obligation de 3,5 milliards de dollars, une « Brady bond », du nom des obligations créées en mars 1989 avec pour objectif de restructurer la dette souveraine des pays en voie de développement. Il avait émis en avril dernier son titre de 2,3 milliards de dollars dans le cadre de son programme de restructuration de sa dette.
N. A.-K., Les Echos
02/02/11
07:00
Nessim Ait-Kacimi
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