jeudi 14 janvier 2010

Haïti : Port-au-Prince dans l’attente des secours

Deux jours après le violent tremblement de terre de magnitude 7.0 qui a frappé Haïti le 12 janvier faisant plus de 100 000 morts, les secours se font toujours attendre à Port-au-Prince, la capitale. Des quartiers entiers de la capitale ont été détruits et dans les rues, les habitants sont encore majoritairement livrés à eux-mêmes, sans abris, sans eau, sans électricité, sans nourriture, et sans secours.



Les habitants de Port-au-Prince viennent de passer leur deuxième nuit dehors, après qu’un terrible tremblement de terre ait secoué le pays, faisant plus de 100 000 morts le 12 janvier derniers. En attendant l’arrivée conséquente des secours, c’est le chaos total dans la capitale.
Les places publiques sont bondées, une population hagarde, des blessés, errent dans les rues. Chacun doit compter sur ses propres forces. Les quelques hôpitaux de la capitale qui ont été épargnés par le tremblement de terre sont totalement dépassés par l'ampleur des besoins. Il n'y a pas de pharmacie ouverte.
«C'est un peu la fin du monde pour Haïti. C'est à croire que notre terre est maudite...» témoigne pour sa part un habitant de Pétionville.
«Nous allons avoir besoin d’eau, de nourriture, de médicaments parce qu’il y a des blessés et que nous n’avons pas encore retrouvé toutes les victimes dans les décombres. Pour l’instant, nous continuons les recherches. Nous allons avoir besoin de beaucoup d’aide», a déclaré le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive.
Le président haïtien, René Préval, qui a annoncé le décès du Chef de la MINUSTAH, le Tunisien Hédi Annabi, estime que « c’est une catastrophe extraordinaire. En effet, le bâtiment de l’ONU n’a pas été épargné par le séisme. Entre 200 et 250 personnes étaient présentes lorsque l’immeuble s’est effondré.
D’après le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Elisabeth Byrs, « entre 115 et 200 personnels expatriés de l’ONU sont portés disparus et nous confirmons la mort d’au moins cinq personnes du personnel onusien dont le chef de la mission sur place et son adjoint ».Un premier bilan officiel fait état de 16 morts - trois policiers jordaniens, un Argentin et un Tchadien ainsi que 11 soldats brésiliens de la force de maintien de la paix - et de 56 blessés. Jusqu’à ce Jeudi, une centaine de membres de la mission étaient encore portés disparus.
La communauté internationale s’est massivement mobilisée pour apporter son aide aux Haïtiens. Dès sa réouverture, le 13 janvier dernier, l’aéroport de Port-au-Prince est rapidement arrivé à saturation devant l’afflux d’avions chargés de sauveteurs et de denrées.
«Un hôpital public mobile a été installé par le gouvernement de République dominicaine à la frontière avec Haïti. Actuellement, 80 blessés sont soignés sur place. Mais il faut une heure aux ambulances pour arriver de Port-au-Prince, à cause des routes en très mauvais état», rapporte le presse internationale.
Un porte-avions américain, attendu sur place dans les heures qui viennent, servira de base arrière aux opérations de secours dans le pays. Un navire hôpital devrait également être dépêché sur la zone, sur lequel les blessés seront acheminés par hélicoptère. Le Canada, l’Union européenne, la Chine et l’Islande ont également envoyé de l’aide.
Des sauveteurs indonésiens, chiliens, vénézuéliens, mexicains, colombiens sont attendus sur place. Plusieurs pays, notamment le Japon et l’Australie, ont promis à Haïti une aide financière conséquente. La Banque mondiale s’est engagée, quant à elle, à débloquer 100 millions de dollars supplémentaires en faveur du pays. Le Fonds monétaire international et la Banque interaméricaine de développement devraient lui emboîter le pas.
Une équipe d’architectes et d’ingénieurs français de Fondation architectes de l’urgence s’apprêtent, enfin, à gagner Haïti pour sécuriser les bâtiments publics et commencer la reconstruction des hôpitaux et des centres de santé.

Publié le 14-01-2010 Source : France24/RFI Auteur : gaboneco

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire