Après des incertitudes, le général Sékouba Konaté est enfin au Burkina. Il est arrivé hier, mercredi 13 janvier 2010, aux environs de 19h à l’aéroport international de Ouagadougou. Celui que l’on surnomme le Tigre vient rejoindre Dadis Camara débarqué par surprise dans notre capitale dans la nuit du 12 janvier.
Bien avant la venue du général Sékouba Konaté, nous nous sommes lancés aux trousses du président du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement), Moussa Dadis Camara, dans la matinée du mercredi 13 janvier 2010. La nouvelle de son arrivée surprise à Ouagadougou était tombée la veille, dans la nuit. Nous fondions l’espoir d’avoir des nouvelles du capitaine. Malheureusement, aucune source d’information n’a pipé mot sur sa destination précise. Et nous voilà à Ouaga 2000, plus précisément du côté des villas ministérielles. C’était le calme plat avec des forces de sécurité et des vigiles positionnés devant les concessions.
Nous multiplions les appels sans pouvoir tirer le ver du nez de nos interlocuteurs. Nos recherches se poursuivront pendant deux heures au moins et ont été vaines en fin de compte. A la Base aérienne 511, où nous avons marqué un arrêt au retour de Ouaga 2000, les hommes en tenue ne dérogeront pas à la règle, celle de ne rien dire sans autorisation de la hiérarchie.
"Je n’ai vu personne ici depuis que je suis à mon poste ...", nous a dit un élément, à l’entrée de la Base. Si l’avion qui a ramené Dadis a été aperçu sur la plate-forme de la Base aérienne par certains, d’autres par contre étaient certainement au lit à 22 h, le 12 janvier. L’avion que nous n’avons pas vu n’aurait pas de mascotte pouvant permettre de l’identifier et surtout connaître son origine.
Qu’à cela ne tienne ! Dadis a bel et bien foulé le sol burkinabè dans la nuit du mardi 12 janvier dernier. Surtout qu’un communiqué de presse du ministère des Affaires étrangères burkinabè publié dans la matinée d’hier (cf. p. 4 de la présente édition) faisait savoir que le chef de la junte est dans nos murs "pour y poursuivre sa convalescence".
Une conférence de presse annoncée puis annulée
Une conférence de presse du gouvernement était prévue dans la soirée d’hier 13 janvier 2010 au ministère des Affaires étrangères à Ouagadougou, sans doute pour éclairer l’opinion sur cette affaire. Mais cette rencontre avec les hommes de médias a été annulée à cause de l’arrivée dans notre capitale, nous a-t-on dit. C’est finalement à 19h28mn que le général guinéen est arrivé à Ouagadougou dans l’avion présidentiel ivoirien. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le ministre des Affaires étrangères, Alain Yoda, et le ministre de la Défense, Yéro Boly. Sékouba Konaté n’a rien déclaré à la presse, car aussitôt qu’il est sorti de l’aéroport, il s’est engouffré dans l’un des véhicules affrétés par l’Etat burkinabè et sa destination a été annoncée pour Kosyam. L’objet de sa visite, la durée de son séjour, ce qui va se dire entre le général, le capitaine guinéen et Blaise Compaoré sont des questions qui, nous l’espérons, seront élucidées dans les heures à venir.
Les journalistes tenus à l’écart
Tous les journalistes accourus pour espérer arracher quelques mots au général Sékouba Konaté, et ainsi informer l’opinion sur cette affaire qui suscite de nombreuses interrogations, ont été tenus en respect par le dispositif de sécurité. L’un de ses membres a tenu ces propos :" Libérez les lieux. Qui vous a appelés ici ? Généralement, quand il y a un évènement, on vous tient informés. Libérez nos lieux !" La mort dans l’âme, les hommes de média ont été parqués dans l’ombre, sous des arbres, à environ 300 m de l’entrée officielle de l’aéroport.
Publié le 14-01-2010 Source : lepays.bf Auteur : lepays.bf
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