L’opposition et l’un des groupes rebelles signataires de l’accord de paix avec le régime de Bangui ont annoncé jeudi la suspension de leur participation à la Commission électorale indépendante (CEI), et ont exigé la démission du président de la commission Joseph Binguimalet, qu’elles jugent partial.
Dans une déclaration parvenue à L’Indépendant, l’UFVN, l’APRD et le groupe dit des autres partis reprochent à Joseph Binguimalet « la violation de son serment, une absence totale d’indépendance, une manipulation en vue de favoriser une fraude électorale massive, une moralité douteuse, une incompétence notoire ».
Ce rassemblement d’opposition, baptisé Collectif des forces du changement, accuse le pasteur Binguimalet d’avoir « introduit dans la CEI le Parti du Général Bozizé dénommé KNK qui n’avait aucune existence légale lors des travaux du DPI et qui de surcroît ne figure dans aucun des organes susvisés crées par le DPI », précisant d’autre part que celui-ci « a également introduit des mouvements politico militaires n’ayant pas pris part au DPI (JLC, FALC) et dont on a jamais entendu parler ».
L’opposition a aussi suspendu sa participation au bureau de la CEI, dont le premier vice-président et deux des neuf membres sont ses représentants.
Outre la démission du président de la CEI, le Collectif des forces du Changement, « exige la dissolution de tous les comités locaux, d’ambassade et de consulats illégalement nommés ».
Ce Collectif réclame « un audit des finances de la CEI et l’application immédiate de la recommandation du DPI relative à la mise en place d’un cadre permanent de concertation en vue de prévenir de nouvelles crises politiques ».
L’audite des finances de la CEI exigé par l’opposition confirme les informations de L’Indépendant qui ont fait état de la gestion opaque contraire à toute règle d’orthodoxie financière des fonds de cette commission par Joseph Binguimalet et les graves soupçons de corruption ainsi que de détournement des deniers publics qui pèsent sur lui.
Quelques semaines après ces révélations, Joseph Binguimalet avait cru devoir contester les chiffres donnés par L’Indépendant, notamment d’une facture pro format d’un lit à 6 millions qu’il avait déposé auprès du Trésorier de la CEI. Il évoquait, lui, 600 mille francs CFA. Depuis cette date, nous attendons toujours que la mise au point du président de la CEI parvienne à notre rédaction afin de lui donner une suite.
La République centrafricaine organise en principe cette année des scrutins généraux. Mais cinq mois avant l’expiration du mandat de François Bozizé le 11 juin prochain, aucune date n’a encore été fixée.
Publié le 16-01-2010 Source : lindependant-cf.com Auteur : en-afrique.info
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