lundi 28 février 2011

A Djibouti, des manifestants demandent le départ du président

(Le Nouvel Observateur 28/02/2011)
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi à Djibouti pour demander la démission du président Ismaël Omar Guelleh, dernière en date d'une série de manifestations dans ce petit pays d'Afrique orientale.
Après avoir déjà effectué deux mandats, le président Guelleh, dont la famille est au pouvoir depuis plus de 30 ans, devrait en obtenir un troisième lors de la présidentielle du mois d'avril. Il avait modifié la Constitution l'an dernier pour abroger le limite fixant à deux le nombre de mandats présidentiels.
Cité-Etat de 750.000 habitants, Djibouti est séparé du Yémen, également secoué par un mouvement de contestation, par le golfe d'Aden.
Selon l'opposant Abdourahman Boreh, qui vit en exil à Londres, le rassemblement de vendredi à Djibouti a réuni plusieurs milliers de personnes et débuté dans le calme. Mais au bout de quelques heures, les forces de sécurité ont utilisé des matraques contre la foule et tiré des gaz lacrymogènes, a déclaré à l'Associated Press M. Boreh, qui tient ses informations de personnes basées à Djibouti. Ses déclarations ne pouvaient être vérifiées dans l'immédiat. Aucun journaliste étranger n'est présent dans le pays.
"Après les événements en Tunisie et en Egypte, l'instinct du président le conduira presque sûrement à la violence pour contrer la confiance croissante des manifestants", a déclaré M. Boreh. "Ce gouvernement est au pouvoir depuis 34 ans. Les gens veulent du changement."
Le premier rassemblent politique à Djibouti avait eu lieu le 28 janvier après la prière du vendredi. Selon l'organisation non gouvernementale Democracy International, 2.000 à 3.000 personnes y avaient participé.
Djibouti a été le théâtre d'autres manifestations début février, et la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser un rassemblement, selon Human Rights Watch (HRW). Le président de la Ligue djiboutienne des droits de l'homme a été arrêté le 9 février après avoir fait état d'arrestations d'étudiants et de membres de l'opposition, précise HRW. AP

lma/v471-617
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