lundi 28 février 2011

Burkina Faso - Des partis de l’opposition politique du Burkina Faso réagissent

(Le Temps 28/02/2011)

C’est avec stupeur et indignation que l’opposition politique regroupée au sein du chef de file de l’Opposition politique au Burkina Faso (Cfop-Bf) a appris les graves évènements survenus dans le Boulkiemdé avec pour point de départ la mort suspecte le 20 février dernier de l’élève Justin Zongo aggravés par les mensonges des autorités locales, en particulier le mépris du gouverneur de la région du Centre-Ouest.
Ce sont ces bafouements inacceptables qui ont entrainé les affrontements meurtriers entre forces de l’ordre et manifestants les mercredi 23 et jeudi 24 février à Koudougou et dans les localités environnantes.
Une mission du Cfop dépêchée à Koudougou le 24 février 2011 fait état d’au moins six (6) morts, de très nombreux blessés, plusieurs personnes arrêtées et d’importants dégâts matériels ; des locaux administratifs et véhicules incendiés et une paralysie des activités administratives et économiques dans la ville de Koudougou. C’est pourquoi, l’opposition politique par ma voix, voudrait adresser ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées, souhaiter prompt rétablissement aux blessés. Ces évènements à Koudougou viennent nous rappeler que le règlement des différends entre citoyens ne sauraient donner lieu à l’usage systématique de la force et de la barbarie dans un Etat qui se veut de droit. Cet énième usage inconsidéré de la violence après Gaoua, Pouytenga, Banfora, Bittou et j’en passe, nous rappelle malheureusement que le pouvoir de la 4e République ne connait que l’usage de la force, de la répression aveugle, de l’arrogance voire du mépris pour le peuple. Le cas précis de ces graves bavures à Koudougou qu’il convient d’appeler affaire Justin Zongo, illustre éloquemment la désinvolture totale de l’Etat et la mentalité oh combien dépassée, partisane et corrompue de la justice et de la police du Burkina Faso !
Les partis politiques de l’opposition constatent également avec beaucoup de regret que les plus hautes autorités de ce pays sont incapables de dire la vérité au peuple. Préférant la duplicité, l’instrumentalisation et les manœuvres dolosives et sordides avec en prime l’impunité totale. C’est d’ailleurs le cas des nombreuses autres affaires toujours pendantes dont on peut citer :
- Flavien Nebie ;
- Salam Konsimbo ;
- Boukary Dabo ;
- Clément Oumarou Ouédraogo
- Norbert Zongo ;
- Thomas Sankara et ses compagnons ;
- etc.
C’est pourquoi, les partis politiques de l’opposition réunis en Assemblée générale le 24 février 2011 au siège du Cfop-Bf, après avoir écouté la mission et après analyse :
- condamnent fermement l’usage systématique et démesuré de la force et de la répression contre les citoyens qui disposent du droit légitime de manifester et d’exprimer leur opinion sur la conduite des affaires par leurs gouvernants,
- condamnent avec la dernière énergie l’usage irresponsable des balles réelles et des armes destinées à la défense du territoire et de la sécurité des citoyens contre les paisibles populations et en particulier d’innocents enfants ;
condamnent avec véhémence, l’impunité érigée en système de gouvernement au Burkina Faso ;
- exigent sans délai que les différentes responsabilités soient situées et les auteurs punis à la hauteur de leurs forfaits ;
- demandent impérativement à l’Etat la prise en charge des sépultures des victimes, les soins de tous les blessés même collatéraux et de procéder à la réparation des préjudices subis.
Les partis politiques de l’opposition attendent du gouvernement un traitement diligent de cette affaire et des réponses adéquates à leurs présentes exigences. Ils se réservent le droit en outre de prendre toutes mesures et initiatives pour faire entendre raison à un gouvernement qui proclame n’obéir qu’à la loi du rapport des forces. Ils appellent tous les militants de l’opposition à se tenir prêts pour des mots d’ordre éventuels que commanderait la situation.
Tous unis pour la fin de l’impunité et des exactions
Tous mobilisés pour dire non aux violences faites aux populations.

Ouagadougou, le 25 février 2011
Pour les partis politiques de l’opposition.
Me Bénéwendé S. Sankara
Chef de file de l’Opposition politique
(Président de l’Unir/Ps)
© Copyright Le Temps

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