mardi 22 février 2011

En Afrique, les albinos sont toujours menacés

(Burundi Réalités 21/02/2011)

Etre albinos demeure très dangereux dans de nombreux pays d’Afrique, c'est ce que déploraient lundi 14 février les Nations unies sur leur site Irin News. L’albinisme, loin d’être considéré pour ce qu’il est —une anomalie génétique caractérisée par l’incapacité du corps à produire de la mélanine— continue d’être l’objet de superstitions.
En 2008, le président de l’Association burkinabè pour les personnes albinos (ANIPA) expliquait au site panafricain Afrik.com:
”[Les albinos] auraient des forces surnaturelles, ils pourraient prédire l’avenir, jeter des mauvais sorts et apporter la richesse. Ils ne sont plus perçus comme des êtres humains mais comme des objets sacrificiels convoités pour leurs têtes ou pour leurs appareils génitaux, les parties du corps les plus puissantes.„
Ces déclarations sont malheureusement toujours d’actualité en 2011, puisqu'Irin News rapporte que le corps entier d’une victime vaudrait des milliers de dollars en Tanzanie aujourd'hui encore. En août 2010, les autorités tanzaniennes ont arrêté un Kényan qui essayait de vendre un albinos pour 250.000 dollars (environ 185.000 euros).
Selon les chiffres de l’ONG canadienne Under the Same Sun (USS) qui milite pour le droit et la protection des personnes atteintes d’albinisme, 59 albinos ont été tués dans ce pays depuis 2007.
Entre 2007 et 2009, une dizaine de milliers de personnes aurait quitté les villages de Tanzanie, du Kenya et du Burundi pour se réfugier dans les milieux urbains, où de telles pratiques seraient moins courantes. Pourtant même en ville l’albinisme est regardé de travers :
”À Nairobi [la capitale du Kenya], beaucoup de jeunes personnes atteintes d’albinisme ne se sentent pas à l’aise dans certains quartiers, en particulier après la tombée de la nuit„, a déclaré Mumbi Ngugi, de l'Albinism Foundation of East Africa lors d’une conférence à Nairobi.
Les associations humanitaires ont exhorté les pouvoirs publics à prendre en charge ces problèmes, et les mentalités changent lentement. Sur Facebook, le groupe ”Contre le massacre des albinos en Afrique„ rassemble plus de 13.000 personnes.
En plus de devoir se cacher pour ne pas risquer d'être la victime d’un crime rituel, les albinos sont confrontés à de multiples problèmes de santé. Ils sont fortement exposés à des cancers de la peau et à la cécité, car leur absence de mélanine les rend vulnérables aux rayons ultraviolets.
USS souligne la nécessité de recenser les albinos, plus particulièrement dans les pays où des meurtres ont eu lieu, comme le Burundi, la République démocratique du Congo, la Guinée, ou le Swaziland. En Tanzanie, il y aurait officiellement 7.124 albinos, mais Irin News ”estime cependant que les chiffres réels sont plus élevés„.

Source: Slate Afrique
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