vendredi 17 février 2012

Sénégal : l'opposition lance un appel massif à manifester

(Le Monde 17/02/2012)

Le collectif citoyen de jeunes Sénégalais Y'en a marre a appelé à participer "massivement" à une manifestation interdite, vendredi 17 février dans le centre de Daka contre la candidature du chef de l'Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février.
Le collectif – né à la suite d'une coupure d'électricté dans la capitale – affirme dans un communiqué qu'il "entend poursuivre son combat pour en finir avec le despotisme rampant et rien ne peut le détourner de ce chemin".
Le Mouvement des forces vives du 23 juin (M23), coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile, dont Y'en a marre, a appelé à manifester vendredi après-midi sur la place de l'Indépendance, près du palais présidentiel. Depuis juillet, toutes les manifestations sur cette place et dans le centre-ville sont interdites pour des raisons de sécurité et quelques centaines d'opposants qui avaient tenté de s'y rassembler mercredi ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogène.
DES MANIFESTANTS "TABASSÉS"
L'appel du collectif Y'en a marre intervient au lendemain de l'arrestation de plusieurs de ses membres, dont trois de ses leaders, qui ont été interpellés dans la capitale sénégalaise, lors de la dispersion d'un autre rassemblement interdit par le gouvernement. Ils entendaient installer un sit-in permanent sur la place de l'Obélisque pour dénoncer la présence du président sortant à la prochaine élection. Selon le collectif, plusieurs d'entre eux ont été "tabassés, torturés".
"Le mouvement dénonce vigoureusement l'usage de la force contre les citoyens sénégalais. Il est en train de rassembler les éléments de preuves et de constituer un dossier pour poursuivre devant les juridictions nationales et internationales tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à de tels actes", précise leur communiqué.
Le M23 estime que M. Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 2000, a épuisé ses deux mandats légaux et juge illégale sa candidature validée et confirmée fin janvier par le Conseil constitutionnel. Ses partisans affirment au contraire que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui permettent de se représenter.

LEMONDE.FR avec AFP
17.02.12
11h46
http://lemonde.fr/afrique/dossier/2012/02/02/senegal-abdoulaye-wade-ou-l-espoir-decu_1637117_3212.html
© Copyright Le Monde

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire