(Le Monde 21/02/2012)
La France a décidé de rappeler pour consultation son ambassadeur à Kigali, après le refus des autorités rwandaises d'agréer son successeur, a annoncé, lundi 20 février, le ministère des affaires étrangères français. "Les autorités rwandaises ont refusé de donner cet agrément" et "nous avons rappelé notre ambassadeur pour consultation afin d'étudier la situation", a déclaré un porte-parole du ministère, Vincent Floréani.
L'hebdomadaire Jeune Afrique avait révélé un peu plus tôt le refus à la mi-février par Kigali de la nomination d'Hélène Le Gal, actuellement consule de France au Québec. Selon Jeune Afrique, le refus rwandais est motivé par le fait qu'Hélène Le Gal "serait trop proche du ministre des affaires étrangères Alain Juppé, considéré depuis toujours comme hostile au pouvoir en place à Kigali".
"RELATIONS RENFORCÉES"
Vincent Floréani n'a ni confirmé ni infirmé cet élément dans sa réponse. "Les relations entre la France et le Rwanda n'ont cessé de se renforcer depuis la visite du chef de l'Etat à Kigali en février 2010, qui a scellé au plus haut niveau la relance politique et économique entre nos deux pays", a-t-il souligné. "La bonne qualité de nos relations bilatérales est illustrée par les visites récentes en France de Mme Louise Mushikiwabo, ministre des affaires étrangères, en juillet 2011, et du président Paul Kagamé en septembre", a-t-il ajouté.
Alain Juppé n'avait, pour la première de ces visites, pas reçu son homologue, et, pour la seconde, il était absent de France pour un long voyage, opportunément organisé à l'autre bout du monde. Après sa prise de fonctions en mars 2011 au quai d'Orsay, Alain Juppé avait dit n'avoir aucune intention "ni de serrer la main" de Paul Kagamé ni de se rendre au Rwanda, tant qu'y circulerait un rapport accusant la France de complicité avec les génocidaires, rapport que le ministre avait qualifié de "tissu de mensonges et d'inventions". A l'époque du génocide de 1994, Alain Juppé était déjà chef de la diplomatie française.
Le gouvernement rwandais a toutefois assuré lundi que ses relations avec la France étaient "au-dessus des questions de personnes", minimisant la portée d'un différend sur le choix de l'ambassadeur français à Kigali. "Il ne doit y avoir aucun doute quant à l'engagement permanent à bâtir des liens diplomatiques, économiques et culturels forts entre les gouvernements et les peuples du Rwanda et de la France", a réagi la ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.
LEMONDE.FR avec AFP
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