mardi 28 février 2012

Le Soudan évoque la possibilité d'une option militaire à l'encontre du Soudan du Sud

(Xinhuanet 28/02/2012)
KHARTOUM -- Le Soudan a évoqué lundi la possibilité de recourir à une option militaire contre le Soudan du Sud pour répondre à ce que Khartoum appelle des "agressions répétées" du Sud contre son territoire.
"Le Soudan se réserve le droit de recourir à des options militaires et sécuritaires pour riposter aux attaques du Soudan du Sud contre Buhairat Al-Abiyad, dans l'Etat du Kordofan du Sud", a déclaré lundi à la presse Mustafa Osman Ismail, conseiller du président soudanais.
M. Ismail a imputé au gouvernement sud-soudanais la responsabilité de l'attaque sur la zone de Buhairat Al-Abiyad, et a réaffirmé que toutes les options, y compris militaires et de sécurité, étaient envisagées par le Soudan pour répondre à l'"agression".
"Le Soudan du Sud porte l'entière responsabilité de cette attaque. Le gouvernement sud-soudanais devrait cesser de réfuter et de mentir. Il devrait reconnaître les faits, s'il a assez de courage, pour en assumer la responsabilité et les conséquences", a déclaré M. Ismail.
"Nous avons été attaqués et nous allons riposter à cette agression pour défendre notre terre. Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires et nous n'excluons aucune option. Nous allons déposer des plaintes auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, de l'Union africaine et du comité censé superviser l'application de l'accord de sécurité signé récemment entre les deux pays sur la non-agression à la frontière."
L'armée soudanaise a fait savoir dimanche que des affrontements armés avaient éclaté entre ses soldats et des militaires du Soudan du Sud dans la zone frontalière de Jao.
"Une alliance regroupant l'armée du Soudan du Sud et des rebelles du Kordofan du Sud et du Darfour a attaqué dimanche matin Buhairat Abiyad, à Jao", a dénoncé l'armée soudanaise dans un communiqué.
Le communiqué a accusé le Soudan du Sud d'avoir orchestré une attaque contre cette zone, et a indiqué que les combats se poursuivaient encore.
Lundi, le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères, Nhial Deng Nhial, a démenti les accusations de Khartoum selon lesquelles le Soudan du Sud soutiendrait les mouvements armés sur le territoire soudanais.
"Le Soudan du Sud n'a rien à voir avec ce qui se passe au Soudan", s'est indigné le ministre Deng devant la presse à Juba, ajoutant que le Soudan du Sud, depuis son accession à l'indépendance, souhaitait vivre en paix avec les pays voisins.
Le Soudan et le Soudan du Sud ont signé un accord de sécurité, le 10 février dernier, pour éviter les conflits armés entre les deux pays.
L'accord, qui a été conclu grâce à la médiation de l'Union africaine à Addis-Abeba, stipule que chacune des deux parties doit respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'autre et éviter toute ingérence dans ses affaires intérieures, exclure l'usage de la force et préserver les intérêts communs et la coexistence pacifique.
Jusqu'ici les deux pays n'ont pas pu procéder à la démarcation de leurs frontières communes, notamment dans la zone frontalière de Jao.



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