(Xinhuanet 28/02/2012)
N'DJAMENA -- En lançant la deuxième phase du Projet d'appui au développement local (PROADEL II) la semaine dernière, le Tchad entend accélérer son processus de développement à la base.
Le PROADEL II vise à réhabiliter des pistes rurales et à mettre en place des infrastructures de base: 350 salles de classe, 600 points d'eau potable, 40 centres de santé, au moins 20 centres d'animation communautaires, 20 autres centres de formation communautaires, 5 radios communautaires, etc. Il vise également à financer un certain nombre d'activités génératrices de revenus.
Financé à hauteur de 75 millions US dollars (50 millions par l'Etat tchadien et 25 millions par la Banque mondiale), il s'étalera sur une durée de douze ans répartis en trois phases.
Cette seconde phase du PROADEL coïncide avec le quatrième mandat (de cinq ans) du président Idriss Déby Itno qui a promis consacrer les trois premières années au développement du monde rural. "La deuxième phase du PROADEL assurera une couverture nationale avec l'objectif de donner plus d'impacts que la précédente. Notre principal défi sera la consolidation des acquis et l'extension de nos activités dans les zones non couvertes pendant la phase I", déclare sa coordinatrice, Mme Sanda Eldjima Mallot.
"L'une des conséquences positives des résultats obtenus pendant la première phase a été, surtout, la décision des autorités tchadiennes de préparer une deuxième phase du PROADEL avec le soutien de la Banque mondiale", reconnaît Jean-Claude Brou, représentant résident de la Banque mondiale au Tchad.
Dans sa première phase mise en route en 2006, le PROADEL a, par la réalisation d'investissements socioéconomiques divers, contribué à alléger les difficultés quotidiennes des communautés rurales, à travers la construction d'établissements scolaires, de centres de santé avec des conseils que le VIH-Sida, d'infrastructures d'approvisionnement en eau potable, de magasins de stockages, de centres de formation et de radios communautaires.
"Le PROADEL I a eu des résultats, mais ils n'ont pas été à la hauteur de nos attentes", tempère Assane Nguéadoum, ministre tchadien de l'Aménagement du territoire, de l'urbanisme et de l'habitat. "Le PROADEL II doit être un projet beaucoup plus pratique, avec des procédures d'exécution simplifiées et une participation des communautés revue à la baisse", ajoute-t-il.
Des dissensions au sein de l'équipe du PROADEL I avaient failli conduire à la fermeture du projet. Aujourd'hui, toutes les dispositions sont prises en mettant une nouvelle structure avec des moyens conséquents pour lui permettre de travailler avec sérénité afin que chaque membre recruté sur des critères objectifs de compétence soit à la hauteur de sa tâche, promet M. Assane Nguéadoum.
En plus de l'unité de gestion du projet dans la capitale, sept unités de gestion locale ont été installées dans les principales villes en provinces. "Le travail doit être fait dans la concertation entre les communautés, les autorités locales et les techniciens du projet", précise le ministre tchadien de l'Aménagement du territoire. La stratégie adoptée par le PROADEL est de "faire faire", par le biais des opérateurs de proximité chargés d'appuyer les populations lors du diagnostic, de l'identification et de la priorisation des actions de développement dans le cadre de la planification locale.
"Au-delà du fait qu'il est sensé lutter contre la pauvreté dans en milieu rural, le PROADEL est également attaché à notre processus de décentralisation. Il constitue un outil important d'accompagnement pour les structures territoriales décentralisées", conclut M. Assane Nguéadoum. Le Tchad vient de marquer un grand pas en avant dans sa politique de décentralisation. Les résultats des premières élections communales du pays, organisées dans quarante-deux communes, ont été proclamés la semaine dernière. Les conseils municipaux seront mis en place dans les prochaines semaines.
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