(L'Observateur Paalga 27/02/2012)
La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé jeudi qu'elle étendrait ses investigations aux crimes de guerre commis en Côte d'Ivoire, en remontant jusqu'au 19 septembre 2002, date de la tentative de coup d'Etat des Soro contre Gbagbo et du début de la première guerre civile. Après donc Laurent Koudou et son camp, l'épée de Damoclès de la CPI pendrait-elle désormais sur le camp Ouattara, Kigbafori Guillaume en tête ? Oui, pensent les Gbagboïstes (il serait plus juste de dire plutôt qu'ils souhaitent ardemment cela) de façon très tonitruante sur le net ; seulement, que signifient exactement, sur le plan juridique ou judiciaire, "il existe une base suffisante pour conclure que des attaques généralisées et systématiques contre la population civile supposée soutenir les rebelles ont été commises à la suite de la tentative" de coup d'Etat, propos prêtés aux juges pour justifier l'extension de leur champ d'enquêtes en Côte d'Ivoire ? Un projet d'instruction à charge contre Soro et ses anciens rebelles selon vous de l'ex-Gbagboland ?
En rappel, disons que, jusque-là, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, qui avait plusieurs fois demandé aux juges l'autorisation d'enquêter sur des crimes relevant de la compétence de la Cour et commis à partir du 19 septembre 2002, n'avait été autorisé à investiguer que sur les exactions des deux camps commises pendant la crise postélectorale.
La nouvelle donne à la CPI est donc avant tout une victoire personnelle d'Ocampo, la Cour ayant fini par estimer que l'épisode de 2010 n'a été que la culmination de la lutte violente pour le pouvoir commencée le 19 septembre 2002.
Toujours pour rappel, ajoutons que, soupçonné d'être coauteur indirect de crimes contre l'humanité imputables à ses forces durant la crise postélectorale, Laurent Gbagbo est incarcéré depuis le 30 novembre 2011 à la Haye et que l'audience de confirmation des charges qui pèsent sur lui est prévue pour le 18 juin 2012.
Ahl-Assane Rouamba
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