(Xinhuanet 11/02/2012)
ANTANANARIVO -- Les experts et fonctionnaires malgaches constatent que Madagascar n'exploite qu'une seule partie de ses énergies, alors que les industries dans cette grande île de l'Océan Indien souffrent du coût de l'énergie distribuée dans le pays.
Selon les données récentes du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM), le potentiel hydroélectrique de Madagascar est estimé à 7 800 MW alors que le pays n' exploite que 119 MW, tandis que presque toutes les régions de la grande île possèdent plus de 2 800 heures d' ensoleillement par an pour produire de l' énergie solaire.
Madagascar a une vitesse du vent qui peut atteindre de 8 à 9 m par seconde à une hauteur de 50 m ou plus dans le Sud et le Nord, a montré les données du SIM.
Le SIM montre que le coût de l' énergie est très exorbitant à Madagascar, accaparant les 40% du coût d' exploitation des unités industrielles dans le pays.
Selon la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (Fes), une ONG allemande qui travaille dans la grande île, le coût du watt/heure de l' électricité à Madagascar est de à 0,09 dollar contre 0,05 dollar à Maurice et au Sri Lanka.
En effet, la distribution d' électricité est monopolisée par la société d' Etat, Jirama. Mais de nombreux consommateurs de Jirama, depuis les simples consommateurs jusqu' au président du pays sont convaincus, que le coût exorbitant de l' électricité ne correspond pas à la qualité de service fourni par cette société.
Le président de la Transition, Andry Rajoelina, a avoué même que "la vraie raison des problèmes de Jirama repose sur l' utilisation archaïque des centrales thermiques qui marchent au gas-oil et à l' huile lourde et qui requièrent un entretien onéreux".
En s' appuyant que la production éolienne coûte 0,10cents dollar par KWH, que la production centrale thermique vaut 0,35 cents dollar par KWH, et la production d' énergie en Espagne est assurée à 40% par des éoliennes, Andry Rajoelina, a annoncé en janvier dernier son projet d' installation des structures d' énergies nouvelles comme les éoliennes et de mise en place des centrales hydrauliques pour produire de l' énergie à moindre coût qu' auparavant.
L' ancien ministre de l' Energie, Jean Rodolphe Ramanantsoa, a expliqué lorsqu' il était encore en poste en 2011, qu' une centrale thermique aurait besoin d' un investissement de 1 000 dollars par kWh alors qu' un kWh vaut 3 000 dollars pour une centrale hydroélectrique et 7 000 dollars par kWh pour l' énergie solaire.
"Certes les énergies solaire et éolienne sont des bonnes sources d' électrification pour les petites villes ou communes rurales mais elles ne peuvent pas faire fonctionner des villes industrielles", a expliqué le directeur de l' Institut national des sciences et techniques nucléaires (ISTN) à Madagascar, le professeur Joël Rajaobelison.
Le professeur Joël Rajaobelison a indiqué que Madagascar dépend des sources d' énergie en crise, tels que le changement climatique qui perturbe le fonctionnement de l' énergie hydraulique, et à la fluctuation du prix du carburant suivant le marché international, alors qu' elle n' a jamais exploité les énergies nucléaires.
Ainsi, le professeur Joël Rajaobelison, propose l' énergie nucléaire qui n' est jamais exploité à Madagascar. "Il faut que Madagascar installe quelques centrales nucléaires pour soutenir le développement des industries et pour avoir une énergie supérieure à celles fournies par la thermique et l' hydraulique de Jirama".
Pour concrétiser l' idée de son confrère Joël Rajaobelison, le fondateur et directeur général de l' ISTN le professeur Raoelina Andriambololona propose l' exploitation de l' uranium à Madagascar et la création d' une ou deux centrales nucléaires. "Tout est question d' une volonté politique", a conclu ce savant malgache.
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