(Afriscoop 17/08/2011)
Le chef de l’Etat sénégalais veut nationaliser la Sonatel. Il l’a fait savoir lors du Conseil présidentiel sur la sur taxation des appels internationaux entrants.
Cette décision si elle vient à être matérialisée, va coûter plus de 600 milliards de francs Cfa en plus de problèmes juridiques et économiques au cas où elle interviendrait avant 2017, terme du contrat de concession signé avec France Telecom.
Mais tout cela ne semble pas ébranler le Président Wade dans sa volonté de procéder au rachat des parts de France Telecom dans l’actionnariat de la Sonatel. Diverses sources qui ont assisté à la rencontre de jeudi au Palais rapportent des propos du chef de l’Etat qui montrent qu’il a enclenché un processus qu’il risque de mener à terme au grand dam des Français. Il a annoncé avoir déjà écrit au chef de l’Etat français une lettre dans laquelle il lui fait part de son désir de racheter les actions de France Telecom dans la Sonatel. Une lettre qui renseigne-t-il attend toujours réponse.
Toujours dans ses révélations pour justifier son projet de nationalisation, Wade dit être au courant d’un programme de vente d’une partie des actions que France Telecom a dans la Sonatel à de nouveaux investisseurs sans au préalable respecter les règles qui veulent que l’associé soit prioritaire en cas de vente de parts dans une société. « Si ces informations s’avèrent , je n’hésiterais pas à user du droit de préemption de l’Etat », a-t-il même asséné au cours de cette rencontre non sans dénoncer ce qu’il a qualifié d’actionnariat nébuleux à la Sonatel. Au-delà des 43% de France Telecom, 27% de l’Etat, 5% des travailleurs, Wade s’est interrogé sur l’actionnariat flottant. « Que veut dire actionnaires flottants ? » Selon lui : « est ce qu’il ne s’agit pas d’actions de la Sonatel ? » Il n’a pas manqué de relever que la quasi-totalité des actions vendues, depuis un certain temps dont une partie de celles des travailleurs a été acquise par France Telecom.
C’est dans cette logique d’ailleurs que Wade a taxé et les dirigeants et les syndicalistes de la Sonatel de non-patriotes qui ne se préoccupent que d’intérêts crypto personnels ; ce qui fait, selon lui, qu’ils défendent France Telecom dans son bras de fer avec l’Etat.
Des arguments sur lesquels se fondent Wade, pour justifier sa décision de racheter les parts de France Telecom, que balaie d’un revers de main le coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel Mamadou Aïdara Diop. « Les propos du Président c’est de la pure démagogie, de la diversion ». À l’en croire, « France Telecom est plutôt dans une logique de renforcer ses positions en Afrique et au Moyen-Orient. Elle a mobilisé 5 milliards d’Euros pour doubler sa présence dans ces endroits en 2015 ». Mieux martèle le syndicaliste, « France Telecom a une ambition de conquête et de toutes ses filiales Sonatel est la plus rentable et pour rien au monde elle ne va pas la lâcher ».
Par Birane LO
Le Populaire
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