(Le Figaro 13/04/2011)
EN DIRECT - Le président américain a appelé le président ivoirien élu pour le féliciter de sa prise de fonctions. De son côté, Laurent Gbagbo a été assigné à résidence en attendant l'ouverture d'une enquête.
• Obama félicite Ouattara
Le président des Etats-Unis Barack Obama a appelé mardi Alassane Ouattara pour le féliciter de sa prise de fonctions «en tant que président démocratiquement élu de Côte d'Ivoire» et l'assurer de son soutien, a annoncé la Maison-Blanche.
Lors de cette conversation, les deux présidents se sont mis d'accord sur la nécessité d'enquêter sur toutes les «atrocités» commises ces derniers mois dans ce pays, quels qu'en soient les auteurs présumés, selon la même source. A ce titre, ils «se sont engagés à soutenir les rôles de la commission d'enquête des Nations unies et du tribunal pénal international pour enquêter sur les violences».
Plus tôt mardi, les Etats-Unis avaient confirmé que M. Gbagbo, s'était vu offrir un ou des postes d'enseignants à l'étranger dans la phase initiale ayant suivi les élections ivoiriennes contestées de novembre 2010.
» La voie étroite du président Ouattara
• Gbagbo assigné à résidence à Abidjan
L'ancien président déchu de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo est toujours à Abidjan et n'a pas été transporté hors de la ville comme l'avaient indiqué mardi, par erreur, les Nations Unies. L'ex-chef d'Etat est assigné à résidence «en attendant l'ouverture d'une enquête judiciaire», a annoncé mardi soir le gouvernement du président Alassane Ouattara, sans préciser le lieu.
Laurent Gbagbo, après son arrestation lundi, avait été conduit par les forces du président élu Alassane Ouattara dans une suite de l'hôtel du Golf. [Voir les images]. L'envoyé spécial du Figaro était présent.
• Les chefs de l'armée se rallient à Ouattara
Les anciens chefs militaires qui se sont battus aux côtés de l'ex-président Laurent Gbagbo ont prêté allégeance mardi au président Alassane Ouattara, rapporte la Télévision de Côte d'Ivoire (TCI, proche de Ouattara). Il s'agit notamment du général Philippe Mangou, chef d'état-major de l'armée restée fidèle à Laurent Gbagbo, qui a appelé toutes les forces de sécurité et de police à soutenir le nouveau président.
• Urgence humanitaire
Selon le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, 536 personnes ont été tuées dans l'ouest de la Côte d'Ivoire depuis la fin du mois de mars, essentiellement à Duékoué, mais aussi à Guiglo et Bloléquin. Mais l'organisation précise que ces chiffres sont probablement «sous-estimés», alors que le Comité de la Croix-Rouge faisait état d'au moins 800 morts rien qu'à Duékoué le 29 mars. Le dernier bilan officiel de l'ONU fait état d'au moins 800 morts confirmés depuis décembre 2010, dont la moitié à Abidjan.
Selon les agences humanitaires de l'ONU, les besoins sont énormes, notamment à Abidjan dont l'accès a été pratiquement impossible ces dernières semaines. La capitale économique manque de tout, et notamment de nourriture.
» Abidjan : «Des besoins urgents en denrées de base et en médicaments»
La France participera à l'effort humanitaire en octroyant au pays une aide d'urgence de 400 millions d'euros. Cette aide sera destinée «dans un premier temps à financer les dépenses d'urgence pour les populations, la ville d'Abidjan et le redémarrage des services publics essentiels», a annoncé mardi la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. «Cette aide doit également servir, dans une second temps, à relancer l'activité économique et à permettre l'apurement des arriérés vis-à-vis des institutions internationales.»
Les ministres européens des Affaires étrangères ont également promis leur aide économique à long terme à Alassane Ouattara. Les sanctions économiques visant à pousser Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir en asphyxiant financièrement ont déjà été levées vendredi. L'UE va également débloquer 180 millions d'euros d'aide à la reconstruction.
• La France ne compte pas rester en Côte d'Ivoire
François Fillon a affirmé que les forces françaises présentes en Côte d'Ivoire depuis 2002 «devront quitter la Côte d'Ivoire, le dispositif Licorne, dès que la sécurité sera suffisante, en particulier pour nos ressortissants à Abidjan».
Le premier ministre français a également souhaité faire taire les polémiques mardi en clarifiant le rôle joué par la France dans l'arrestation de Laurent Gbagbo. «Le comportement des forces françaises a été exemplaire (...) Pas un seul soldat français n'a mis les pieds dans la résidence», a-t-il assuré à l'occasion des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
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