jeudi 17 janvier 2013

Prise d'otages en Algérie : plusieurs Français retenus se seraient échappé

ILLUSTRATION. Depuis mercredi matin, une quarantaine de ressortissants étrangers et environ 150 Algériens sont retenus par un groupe islamiste armé disant venir du Mali sur un site gazier exploité par BP, l'entreprise nationale Sonatrach et la compagnie norvégienne Statoil à Tigantourine,à 40 km d'In Amenas en plein désert, non loin de la frontière lybienne. | AFP PHOTO/STATOIL/KJETIL ALSVIK


ILLUSTRATION. Depuis mercredi matin, une quarantaine de ressortissants étrangers et environ 150 Algériens sont retenus par un groupe islamiste armé disant venir du Mali sur un site gazier exploité par BP, l'entreprise nationale Sonatrach et la compagnie norvégienne Statoil à Tigantourine,à 40 km d'In Amenas en plein désert, non loin de la frontière lybienne.Mercredi matin, une quarantaine de ressortissants étrangers et environ 150 Algériens ont été pris en otage sur un site gazier algérien par un groupe islamiste armé disant venir du Mali. Ce site est exploité par BP, l'entreprise nationale Sonatrach et la compagnie norvégienne Statoil à Tigantourine, à 40 km d'In Amenas, non loin de la frontière lybienne.

                                       
Au deuxième jour de la prise d'otage, l'armée algérienne encercle l'installation gazière. Compte tenu de l'isolement du site situé au beau milieu du désert, où aucun journaliste n'a pu se rendre, les informations sont parcellaires et difficiles à confirmer. Selon la chaîne privée algérienne Ennahar citant «une source officielle», «quinze étrangers dont un couple de Français ont échappé à leurs ravisseurs».
Y a-t-il des Français ? La confusion règne autour de la présence ou non de Français, que Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du , n'a pas confirmée jeudi matin. Bruno Le Roux, du groupe PS à l'Assemblée nationale, a affirmé sur BFM TV : «Je pense qu'il y a des Français, mais je ne sais pas le nombre.» France 24 affirme avoir parlé au téléphone avec un otage français. La chaîne n'a diffusé qu'un court extrait de la conversation, sans savoir s'il parlait sous la contrainte. Il a expliqué qu'ils étaient détenus dans un immeuble piégé sur le site d'In Amenas et qu'ils portaient sur eux des ceintures d'explosifs pour dissuader une éventuelle intervention des forces de sécurité. Sud-Ouest a réussi à s'entretenir au téléphone avec un Français de 52 ans, responsable logistique et approvisionnements du groupe français CIS Catering, qui assure l’hôtellerie et la restauration sur ce site. «Ca va, nous sommes bien traités», a-t-il confié.

Contacté mercredi après-midi par Leparisien.fr, Régis Arnoux le président de CIS Catering, nous affirmait «formellement au moment où on se parle» qu'aucun de ses salariés français n'était retenu. Il se disait néanmoins «très inquiet. On ne sait pas du tout comment cela va se terminer.» Ses quelque salariés algériens sont aussi détenus mais, contrairement aux occidentaux, ils ne sont pas ligotés et «sont laissés en liberté sur la base», a-t-il assuré par la suite à l'AFP.

Les islamistes réclament le retrait de l'armée. Ce qui est certain, c'est que trente Algériens ont réussi à s'évader jeudi matin. Les autorités l'ont annoncé. Selon Midi Libre, une infirmière française prénommée Muriel ferait partie du groupe. Des otages, là encore algériens, avaient déjà été libérés mercredi par petits groupes mais leur nombre n'avait pas été précisé. Selon plusieurs sources, les islamistes armés veulent se concentrer sur les détenus occidentaux.

D'autres part, Al-Jazeera a interviewé trois personnes présentées comme des otages - un Britannique, un Irlandais et un Japonais - qui se sont relayés pour réclamer le retrait des militaires algériens. Un peu plus tôt sur la chaîne arabe, un des ravisseurs, présenté sous le pseudonyme d'Abou al-Baraa, a demandé le retrait de l'armée pour permettre de lancer des négociations.

Deux morts et six blessés lors de l'assaut. Au cours de l'assaut des islamistes mercredi, un Algérien et un Britannique ont été tués. Deux autres Britanniques et un Norvégien sont blessés, ainsi que deux gendarmes et un agent de sécurité algériens, a déclaré le ministre algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. Le groupe islamiste affirme retenir 41 ressortissants étrangers, parmi lesquels des Américains, des Philippins, des Malaisiens, des Norvégiens et des Japonais. Quelque 150 militaires algériens encerclent le complexe gazier. Selon RTL, ils sont appuyés par une unité parachutiste des forces spéciales.



Une réponse à l'opération au Mali ? Le nom du chef du groupe de ravisseurs est connu. Il s'agit de Mokhtar Belmoktar, un des chefs historiques d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), récemment destitué, à la tête désormais du groupe de la brigade nommée «Ceux qui signent par le sang». Selon un communiqué publié par l'agence Nouakchott d'information (ANI), le groupe jihadiste s'en prend tout à la fois à l'Algérie, à la France et au régime syrien de Bachar Al-Assad. Il met clairement en garde le gouvernement algérien contre son implication dans le conflit au Mali. «Nous avons choisi l’Algérie pour exécuter cette opération pour que Bouteflika (NDLR : le président algérien) sache que nous n’accepterons en aucun cas l’atteinte à l’honneur du peuple algérien. Nous n’accepterons également pas sa conspiration avec les Français pour frapper les musulmans dans le Mali.» Mais plusieurs experts et diplomates estiment que cette opération a été planifiée bien avant l'intervention au Mali et qu'il n'y a donc aucun lien.

La revendication est claire : le groupe demande l'arrêt immédiat de l'opération militaire au Mali pour libérer les otages. Il réclame par ailleurs la libération de 100 terroristes détenus en Algérie. Le ministre algérien de l'Intérieur Dahou Ould Kablia a affirmé que les autorités «ne répondront pas aux revendications des terroristes et refusent toute négociation».

Le complexe gazier en plein désert


Images Google Earth
VIDEO. La déclaration du ministre de l'Intérieur algérien


LeParisien.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire