(Les Afriques 05/04/2011)
Quelques jours après la démission de Modibo Sidibé à la tête de la primature et celle de son gouvernement, le chef de l'Etat malien, Amadou Toumani Touré, vient de nommer au poste de premier ministre, Madame Cissé Kaïdama Sidibé, haut fonctionnaire du CILSS et ex égérie du régime de transition de 91,dirigé alors par le général ATT.
Après trois jours de compte à rebours, marqué par la course effrénée vers la primature, laissée vacante par l'ex premier ministre, Modibo Sidibé, le locataire du palais Koulouba a levé le suspens. Contre toute attente, le président malien a désigné Madame Cissé Mariam Kaïdama, la soixantaine dépassée, pour conduire le nouvel attelage gouvernemental. Plusieurs noms étaient donnés potentiels favoris au stratégique fauteuil de chef de gouvernement: Diané Séméga, Diangho Cissokho, Ahmed Sow, Fatoumata NDiaye, Moctar Ouane et Adam Bâ Konaré.
Considérée comme une égérie iconoclaste, peu portée aux lambris dorés du jeu politique et du pouvoir et qui a fait les beaux jours de la transition de 1991, au lendemain de la déposition de du président Moussa Traoré, Mariam Kaïdama Sidibé officiait au CILSS (une institution interétatique sahélienne de lutte contre la sécheresse).
Sa nomination qui intervient à un moment où l'effervescence préélectorale s'empare du paysage politique avec des ambitions présidentielles affichées de part et d'autre- coupe court aux rumeurs qui avaient circulé à Bamako et qui faisaient état d'une cooptation par le président d'une personnalité emblématique du landerneau politique pour driver la nouvelle équipe gouvernementale à plus d'un de l'échéance présidentielle.
"Personne ne la voyait venir. Elle n'était pas sur la short-list des potentiels prétendants. Encore une fois, le président ATT s'est révélé un fin stratège et fin manœuvrier " a commenté notre source. Le nouveau premier ministre, post Modibo Sidibé devra dès ce lundi entamer les consultations pour la formation du gouvernement qui pourrait être ramené à une trentaine de portefeuilles.
Aura t'elle les coudées franches d'ici l'élection présidentielle prévue en 2012 face à de gros pontes réputés proches du chef de l'Etat engagés dans la course de l'après ATT ?
Par Ismael Aidara
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