mardi 19 avril 2011

Nigeria - Jonathan vainqueur de la présidentielle nigériane

(Xinhuanet 19/04/2011)

ABUJA -- Le président au pouvoir Goodluck Jonathan, du Parti démocratique populaire (PDP), a remporté le scrutin présidentiel nigérian, a annoncé lundi la Commission électorale nationale indépendante (INEC).
D'après les résultats publiés à Abuja par le président de l' INEC Attairu Jega, le PDP a remporté 22 495 187 voix, contre 12 214 852 pour le Congrès pour le changement progressiste (CPC), 917 012 pour le Parti de toutes les populations nigérianes (ANPP) et 2 791 051 pour le Congrès pour l'action du Nigeria (ACN).
Le nombre total de suffrages valides s'est élevé à 37 716 842 sur 73 millions d'électeurs inscrits, soit une participation de 50% environ.
Le dirigeant nigérian a récolté 59,64% des voix exprimées, contre 32,38% pour le général Muhammadu Buhari (du CPC), 5,54% pour Nuhu Ribadu de l'ACN, et 2,43% pour Ibrahim Shekarau, de l' ANPP.
La loi exige une majorité simple de 51% des voix pour être déclaré vainqueur.
Le candidat du PDP l'a emporté dans 23 États, dont 16 des 17 États du Sud et les sept États du nord de Kwara, Kogi, Nasarawa, Benue, Plateau, Adamawa, Taraba et FCT.
Il a également obtenu 25% des suffrages ou plus dans 32 États et FCT, dépassant l'obligation prévue par la Constitution qu'un quart au moins des voix proviennent d'au moins 24 États.
Toutefois, dans les États de Bauchi, Borno, Kano et Yobe, M. Jonathan n'a pas atteint ce seuil de 25%.
Le candidat du CPC, M. Buhari, l'a emporté dans 12 États, tous situés dans le nord du pays.
Ces États sont Kano, Kaduna, Katsina, Zamfara, Borno, Yobe, Bauchi, Hombe, Niger et Jigawa, Kebbi et Sokoto.
Il a atteint le seuil de 25% dans 12 États, ceux de Nasarawa et Taraba s'ajoutant à la liste précédente bien qu'il n'ait pas été vainqueur dans ces États.
En revanche, il a récolté moins de 25% des suffrages dans 24 États, dont tous les États du sud et les quatre États du nord que sont Kogi, Kwara, Benue et Plateau.
Le candidat de l'ACN, M. Ribadu, ne l'a emporté que dans l' État d'Osu, tandis que M. Shekarau de l'ANPP n'a été vainqueur dans aucun État.
M. Shekarau n'a pas non plus rempli le critère des 25% dans aucun des États.
Le principal parti de l'opposition du Nigeria, le Congrès pour le changement progressif (CPC), a appelé à l'annulation de l'élection présidentielle dans les zones sud-sud, sud-ouest et sud-est du pays.
Dans une lettre adressée au président de la Commission électorale indépendante (CEI), le parti a exprimé son désenchantement face aux irrégularités de masse qui caractérisent l'élection.
Ils affirment que les irrégularités sont de l'ordre de l'intimidation des électeurs, l'absence d'accréditation des électeurs dans la plupart des bureaux électoraux, et que les électeurs de l'opposition ont été directement et indirectement tenus à l'écart des bureaux de vote par la force, les violences et la mort, suite à quoi ils ont été privés du droit de vote dans les zones citées.
Le CPC a été particulièrement irrité par le fait que les votes ne correspondaient pas aux nombres d'électeurs enregistrés.
"Les résultats publiés par les zones sud-sud et sud-est montrent un faible taux de participation des électeurs, soit 70 % des électeurs inscrits. Nos représentants dans ces zones ont rapporté l'absence d'élections dans le sud-sud et le sud-est", a ajouté le parti.
Le CPC déplore également que dans le nord-ouest, le nord-est et le centre-nord, où des taux de participation élevés d'électeurs ont été observés, les taux de présence étaient faibles.
Aussi, le CPC a-t-il demandé l'annulation de l'élection présidentielle dans les zones concernées.
Le candidat du CPC, Muhammadu Buhari, est derrière le candidat du Parti démocratique du peuple, Goodluck Jonathan, qui affiche plus de 12 millions de voix annoncées à ce jour.
Des violences ont éclaté dans certaines villes du nord du pays pour protester contre les fraudes enregistrées dans une élection qualifiée de libre et transparente par les observateurs locaux et internationaux.
La résidence du vice-président attaquée dans le nord du pays
La résidence du vice-président nigérian, Namadi Sambo, dans l'Etat de Kaduna au nord, est la cible de tirs, après avoir été pris d'assaut lundi par des jeunes.
La maison était toujours en feu au moment de la rédaction de cet article.
Par ailleurs, les manifestants ont forcé l'ouverture de la Prison centrale de Zaria laissant les détenus s'échapper, ont rapporté des témoins aux journalistes.
Les zones touchées par les manifestations sont la ville de Zaria, Tudun Wada, Samaru, Danmagaji et Gwarwaji.
Les jeunes ont bloqué toutes les routes principales de la ville, mais les policiers armés et le personnel de l'armée étaient sur le point de contrôler la situation.
De plus, le gouvernement a imposé un couvre-feu de 24 heures dans l'Etat.
Le gouverneur de l'Etat de Kaduna, Patrick Yakowa, a fait cette annonce en direct lundi et a ordonné aux soldats de prendre le contrôle de la situation sécuritaire de l'Etat. M. Yakowa a indiqué que le couvre-feu sera strictement observé jusqu'au retour à la normale dans l'Etat.
M. Yakowa a souligné que toutes les agences de sécurité de l'Etat ont reçu l'ordre d'appliquer l'observation du couvre-feu, ajoutant que toute personne violant cet ordre devra répondre de son acte.
Le gouverneur a expliqué que l'imposition du couvre-feu de 24 heures est devenue impérative pour empêcher que la loi et l'ordre ne soient enfreints.
Il a ajouté que pour des raisons injustifiables, les groupes de personnes dans certaines régions de l'Etat ont décidé de recourir à la violence et à la destruction des vies et des propriétés depuis dimanche soir.
Une nouvelle émeute a éclaté lundi dans l'Etat de Kaduna. Des victimes seraient à déplorer et des propriétés auraient été détruites après l'élection présidentielle.
Le président sortant du Nigeria appelle à l'ordre après les élections
Le président sortant du Nigeria, Goodluck Jonathan, a appelé lundi les dirigeants politiques à inviter leurs partisans à cesser la violence dans l'intérêt de la paix, de la stabilité et pour le bien du pays.
Réagissant à une flambée de violence dans certaines parties du pays suite à l'élection présidentielle de samedi, le dirigeant nigérian a réitéré sa déclaration antérieure disant que les citoyens ne devaient pas accepter les meurtres.
« L'ambition politique de qui que ce soit ne vaut pas le sang d'un seul Nigérian », a déclaré le président dans un communiqué.
« J'ai reçu avec une grande tristesse l'annonce de troubles sporadiques dans certaines parties du pays, qui ne sont pas sans lien avec les élections de samedi dernier », a-t-il dit.
« J'appelle les personnes impliquées à cesser ce comportement inutile et évitable, en particulier maintenant que beaucoup de sacrifices ont été faits par tous les citoyens de ce grand pays pour assurer le déroulement d'élections libres et justes », a-t-il ajouté.
La nation est encouragée par les commentaires des observateurs indépendants des élections, nationaux comme internationaux, sur la transparence et la crédibilité des élections jusqu'à présent, a-t-il dit.
« Je vous prie de rester calmes, respectueux de la loi et patriotes à ce moment crucial de notre histoire », a-t-il dit.
La violence s'est propagée dans le nord du Nigeria, des jeunes protestant contre les résultats de l'élection présidentielle de samedi, publiés État par État.
Un couvre-feu de 24 heures a déjà été mis en place à Kano, ville densément peuplée du nord-ouest du pays, et un couvre-feu du crépuscule à l'aube est en vigueur à Bauchi dans le nord-est.
Les violences se sont également étendues à Abuja, Lafia, Taraba et Kaduna, toutes dans le centre-nord, ainsi qu'à Yola au nord-est.

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