lundi 25 avril 2011

Côte d'Ivoire : démolition de statues et monuments de l'ère Gbagbo

Par RFI

En Côte d’Ivoire, depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo il y a 14 jours, on assiste à la destruction des monuments et statues qu’il a fait construire pendant ses 10 ans de présidence.
Des affiches de campagne sont encore visibles, notamment sur la route menant vers l’Hôtel du Golf où vit et travaille encore le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Des affiches avec une photo en gros plan et qui déclare : Gbagbo Président, 100% pour la Côte d’Ivoire.

Plus loin, à Cocody, en fin d’après-midi le dimanche de Pâques, un engin de démolition, un homme en uniforme militaire à la manœuvre, fait tomber la statue peinte en blanc de Saint-Jean, au carrefour du même nom. Un attroupement des riverains et des passants se forme. Certains filment avec leurs téléphones, et chacun y va de son commentaire.
« Ce que les gens racontent, il faut le vérifier. Il paraît qu’il y a des ossements, des gens ont été enterrés vivants... C’est pour cela que je me suis arrêté pour voir moi-même, en direct », dit l'un d'entre-eux.
D’autres statues ont déjà été détruites à Abidjan, notamment à Adjamé. Des témoins rencontrés sur les lieux laissent planer le même doute. Mais au carrefour Saint-Jean de Cocody, par exemple, la dalle en béton sur laquelle était érigée la statue était bien creuse, rien de suspect à l’intérieur.
La crise électorale marque encore profondément le pays
Le traumatisme causé par la bataille d’Abidjan jusqu’à l’arrestation de Laurent Gbagbo est encore dans les esprits. Les Abidjanais parlent peu de ce qui s’est passé. Ils préfèrent espérer que l’avenir sera meilleur. Mais le fossé causé par la crise postélectorale demeure.
En évoquant l’allégeance des représentants de toutes les institutions de l’Etat au président ivoirien Alassane Ouattara, le FPI (Front populaire ivoirien) parle de « processus de légitimation institutionnelle ». Autant dire que la plupart des cadres du parti de Laurent Gbagbo ne considèrent toujours pas le chef de l’Etat ivoirien comme le président élu.
Une opinion que l’on rencontre chez certains fidèles de l’ex-président : « Le premier président ayant été enlevé par la force, celui qui est venu n’a pas été investi donc on suppose qu’il n’est pas encore président ».
Pour ceux qui ont voté ADO, ce débat n’est plus d’actualité : « Maintenant on est tranquilles, on est libérés. Avant on était comme prisonniers. Monsieur Ouattara c’est quelqu’un de bien, il est venu pour travailler donc on le regarde travailler, c’est tout ».
D’autres Ivoiriens sans étiquette politique, saluent les premières déclarations d’Alassane Ouattara depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo. « Moi, j’ai espoir en ces nouvelles autorités parce qu’elles nous ont tenu d’abord un langage de réconciliation et la Côte d’Ivoire en a vraiment besoin. A l’heure de Gbagbo, il y a eu une division au sein de la population or un peuple pour avancer il a besoin de s’unir, il a besoin de toutes ses forces pour aller de l’avant ».
A noter que la reprise de l’activité économique la semaine écoulée a été mitigée en Côte d’Ivoire.

Par RFI

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