(Les Echos 01/04/2011)
Le Gabon est entré vendredi dans sa première journée de grève du secteur pétrolier sans ruée vers les stations services mais le principal syndicat des employés du secteur a prévenu que la grève "pourrait être longue".
Des voitures font la queue devant une station essence du groupe français Total à Libreville, le 14 avril 2010
Le Gabon est entré vendredi dans sa première journée de grève du secteur pétrolier sans ruée vers les stations services mais le principal syndicat des employés du secteur a prévenu que la grève "pourrait être longue".
AFP/Archives - Wils Yannick Maniengui
Le Gabon est entré vendredi dans sa première journée de grève du secteur pétrolier sans ruée vers les stations services mais le principal syndicat des employés du secteur a prévenu que la grève "pourrait être longue".
L'Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), qui regroupe 4.000 des 5.000 employés du secteur et dont les mouvements sont généralement très suivis a appelé jeudi à la grève pour le soir-même minuit afin d'obtenir qu'un décret réglemente l'emploi de la main d'oeuvre étrangère.
A Libreville, comme à Port-Gentil (capitale pétrolière, ouest), l'approvisionnement en carburant semblait normal et il n'y avait pas de longues files d'attente devant les stations-service.
A Port-Gentil, environ 300 personnes étaient rassemblées vendredi matin devant le siège de Total Gabon où l'on pouvait lire sur des banderoles: "grève générale illimitée contre l'emploi abusif de la main d'oeuvre étrangère" et "décret!".
"La présence des adhérents (du syndicat) au siège de Total Gabon c'est pour un piquet de grève, une grève qui pourrait être longue", a dit sur les lieux Hans Landry Ivala secrétaire général adjoint de l'Onep.
"Les choses se lancent petit à petit", a jugé le responsable du syndicat estimant qu'il faudrait attendre "dans la journée ou d'ici demain (samedi)" pour évaluer la participation.
Interrogé sur le délai avant qu'il n'y ait plus de carburant à la pompe dans le pays, M. Landry Ivala a répondu que "l'autonomie, c'est environ 72H00 en consommation normale", soulignant que cela dépendait de l'attitude des automobilistes qui ont pu anticiper et constituer des réserves.
Dans les stations-service de Libreville, personne ne s'alarmait vendredi matin de cette grève et de nombreux automobilistes n'étaient pas encore informé de ce mouvement en cours.
"Les clients n'en parlent pas spécialement, nous n'avons aucune information là-dessus (sur la grève)", a déclaré Romain Loundou, gérant d'une station du centre-ville de la capitale gabonaise.
"La livraison (de carburant) doit avoir lieu dans la journée, avant 18H30, pour l'instant personne n'est passé, on verra", a déclaré Naf, pompiste de Libreville.
Le puissant syndicat des employés avait d'abord annoncé le 21 mars une grève pour le 27 à minuit, mais après une semaine de négociations avec le gouvernement elle avait suspendu son appel dans l'attente que le conseil des ministres publie mercredi un décret réglementant l'emploi de main d'oeuvre étrangère.
"Nous espérions que le gouvernement prendrait ce décret qui est prêt, mais le gouvernement a préféré dire qu'il fallait consulter tous les partenaires sociaux", a dit M. Landry Ivala qui souhaite "à compétence égale, (...) une préférence nationale pour l'emploi d'un Gabonais" .
A l'issue de ce conseil des ministres décentralisé à Makokou (nord-est), le président gabonais Ali Bongo Ondimba avait annoncé un train de mesures dont une "une large concertation" visant à "définir les conditions d'accueil des travailleurs étrangers", "à promouvoir l'emploi des jeunes gabonais et endiguer l'accroissement du chômage", ainsi qu'un audit du secteur.
Le pétrole est la principale richesse du Gabon, qui en produit entre 220.000 et 240.000 barils par jour. Officiellement, ses recettes assurent à l'Etat "environ 60%" de son budget.
En avril 2010, l'Onep avait lancé une grève "illimitée" qui avait été interrompue deux jours après en raison de promesses de négociation du gouvernement.
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