mardi 1 juin 2010

Cameroun - Roger Milla, le Vieux Lion bienfaiteur

(Le Temps.ch 01/06/2010)

«Le Temps» entame aujourd’hui une série consacrée aux stars du foot d’hier: que sont-elles devenues?
De prime abord, tout le monde croyait qu’il allait faire pipi contre le drapeau de corner, une main levée et l’autre à la hauteur d’une partie anatomique stratégique. Heureusement, non: Roger Milla – en réalité, Miller prononcé à l’africaine – dansait de façon originale après avoir réussi un but. «Je voulais juste trouver une célébration symbole de partage avec ceux qui m’avaient toujours soutenu», dira-t-il plus tard.
Milla (à droite sur la photo), qui avait pris une retraite internationale anticipée en 1988, pour cause de relations tumultueuses avec les instances dirigeantes de son pays, revient en équipe du Cameroun pour le Mondial 1990 en Italie, porté par la vox populi. Peu importent ses 38 printemps. L’attaquant «vétéran» marquera quatre fois en faveur des Lions indomptables, dont les deux goals historiques dans la prolongation du 8e de finale contre la Colombie. Historiques, parce que grâce au Vieux Lion – son surnom affable – une formation du continent noir pénétrait pour la première fois la bande des quarts de finalistes d’une Coupe du monde.
Aujourd’hui, à 58 ans, l’élu meilleur footballeur africain du XXe siècle, qui a effectué l’entier de sa carrière en championnat de France (Valenciennes, Monaco, Bastia, Saint-Etienne à l’époque encore vert, Montpellier), a choisi d’aider son prochain. Ambassadeur itinérant du Cameroun et de l’Onusida, Roger Milla contribue à sensibiliser la jeunesse africaine aux risques du virus. «Nos forces vives doivent comprendre que cette pandémie existe, qu’elle a beaucoup tué et qu’elle continuera de le faire. Il faut inciter le plus grand nombre à se protéger», déclarait-il à la FIFA en 2008.
Milla anime également sa Fondation Cœur d’Afrique, laquelle se porte au secours des Pygmées de l’est du Cameroun, ainsi que des orphelins et enfants des rues de la capitale, Yaoundé. «Nous visons aussi à réinsérer les anciennes gloires du sport camerounais», précise le bienfaiteur. «C’est triste de savoir que beaucoup d’entre elles sont devenues des clochards.»

Fred Hirzel
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