samedi 26 juin 2010

Le Gabon en quête d’un nouvel âge d'or pétrolier

(L'Usine Nouvelle 26/06/2010)
Il y a beaucoup d'or noir non loin des plages gabonaises.
Les autorités à Libreville ont annoncé le 25 juin 2010 la mise en vente de 22 blocs pétroliers au large des côtes. Pour l’instant, deux groupes assurent 60 % de la production dans ce pays qui a basé sa relative prospérité sur une telle ressource: Total et Shell.
Quarante-deux blocs pétroliers en mer profonde, d’une superficie de 110.000 m2, sont mis en vente par le gouvernement gabonais. Pour la dixième fois, les autorités à Libreville procèdent à un appel d’offres concernant des gisements présumés en mer profonde et très profonde. Une cérémonie officielle, concernant cette nouvelle vague de ventes, aura lieu le 27 octobre.
Le gouvernement a pris son temps pour annoncer une telle décision, car le nouvel accès de fièvre pétrolière qui gagne le front gabonais suscite un intérêt d’une ampleur inattendue.
Un plan de marketing, notamment à Paris
Le ministre des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures, Julien Nkoghé Békalé, s’est exclamé, le 25 juin 2010, au sujet du délai supplémentaire accordé aux investisseurs: «Il faut que les entreprises intéressées aient le temps nécessaire pour boucler leurs dossiers».
Le ministère prétend mettre en œuvre un plan marketing du domaine pétrolier gabonais s’étendant à plusieurs places financières : Paris, Houston, Singapour, Londres et Calgary, une ville canadienne.
L’industrie pétrolière au Gabon semble donc irradier d’une espérance de redéploiement après une période d’incertitudes pendant lesquelles la production semblait condamnée à un déclin inexorable. Les derniers chiffres disponibles remontent à 2006: 235.000 barils extraits au jour le jour. Une chute de près de 50 % par rapport au pic de production atteint dix ans plus tôt.
Les autorités de ce pays peuplé à peine de 1,4 million d’habitants s’accrochent toujours à la perspective d’un nouvel âge d’or pétrolier. Il y aurait une manne d’hydrocarbures somnolant aussi bien dans sous la futaie tropicale qu’au large des 850 kilomètres de côtes que possède le Gabon. A tel point que les Chinois, toujours à l’affût de matières premières, ont signé un accord avec Libreville, en 2004. En réalité, il s’agit du groupe pétrolier SINOPEC.
Dix-huit compagnies pétrolières à pied d’œuvre
Bien qu’il ne figure plus qu’au 37 ème rang des pays producteurs de pétrole, si l’on en croit le site Wikipédia, le Gabon continue à bâtir sa relative prospérité sur cette activité. Laquelle procure à l’Etat 60 % de ses recettes et contribue à 40 % du PIB. Les revenus de cette providentielle ressource ont permis au Gabon de s’inviter dans le cercle des "pays à revenu intermédiaire".
Les revenus moyens annuels par habitants y étaient estimés à 11.250 euros en 2008.
Selon l’Union pétrolière gabonaise, dix-huit compagnies pétrolières sont à pied d’œuvre au Gabon. Or, deux groupes «monopolisent» 60 % de la production. En l’occurrence Shell et Total.
Sur son site institutionnel, Total Gabon distille les informations suivantes: «D’une superficie totale de 11.185 km2 au 31 décembre 2009, notre domaine minier d’exploration est constitué de deux permis : Aloumbé G4-210 et Diaba G4-223.» Un site dédié à l’actualité économique gabonaise, gaboneco.com répercutait en date du 18 octobre 2008 les faits suivants: «Le 1er août dernier, Shell Gabon a renouvelé pour vingt ans encore sa convention d’établissement, ce qui l’autorise à opérer jusqu’en 2028 tandis que Total, le plus grand opérateur pétrolier au Gabon, continuera ses opérations jusqu’en 2032, sa convention d’établissement ayant été renouvelée pour un quart de siècle.»
Nicolas Sarkozy: «Des relations privilégiées»
La France, il est vrai, accorde au Gabon une attention toute particulière, considéré comme l’un des ses alliés les plus loyaux sur le continent africain. En juin 2009, Nicolas Sarkozy avait assisté aux obsèques d’Omar Bongo, qui fut le doyen de la «Françafrique». Sur place, le président français avait plaidé en faveur de la «refondation des relations privilégiées entre nos deux pays».

par Yann Le Houelleur
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