mercredi 8 février 2012

Madagascar : la difficulté de la cohabitation révélée par la situation politique

(Afriquinfos 08/02/2012)
ANTANANARIVO - La difficulté de la cohabitation entre la mouvance Rajoelina qui est en tête de la Transition à Madagascar et les mouvances de l'opposition qui dirigent les autres institutions de la transition, est révélée par la situation politique qui a eu lieu depuis le début de l' année 2012.
Pendant les cérémonies de présentation des vœux présidentiels en janvier, le président du Congrès de la Transition (CT), Mamy Rakotoarivelo, qui vient de la mouvance de l'ancien président Marc Ravalomanana, opposant au président de la transition Andry Rajoelina, a déclaré fracassement à ce dernier que Ravalomanana sera de retour prochainement, alors que Rajoelina réfute fortement jusqu' à maintenant le retour de son prédécesseur dans le pays.
Depuis ce temps, Ravalomanana et sa famille ont essayé à maintes fois de retourner à Madagascar en mobilisant leurs partisans de venir massivement pour les accueillir à l'aéroport, tandis que le camp de Rajoelina ne lâche pas la prise et trouve toujours des moyens pour empêcher leur retour au pays.
La décision d'empêcher le retour de Ravalomanana à Madagascar a révélé également la non cohérence entre la présidence de la Transition et la primature, conduite par une personnalité issue de l'opposition. Le Premier ministre Omer Beriziky est issue de la mouvance de l'ancien président Albert Zafy qui demande la démission de Rajoelina.
Omer Beriziky a demandé après le retour avorté de Ravalomanana le 21 janvier dernier, que toute décision prise par le pouvoir de transition devra avoir l' aval du gouvernement et de la présidence. Le Premier ministre a même montré sa colère contre la décision du ministère de Transport d' empêcher le retour de l' épouse de l' ancien président, Mme Lalao Ravalomanana, prévu pour le 4 février dernier.
D'autres réalités qui montrent également la difficulté de la cohabitation entre la mouvance Rajoelina et celles des trois anciens présidents, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, ont été l'absence du Premier ministre Omer Beriziky, du président du CT Mamy Rakotoarvelo et des personnalités issues des trois mouvances à la commémoration du troisième anniversaire du carnage du 7 février 2009, mardi, et le discours virulent de Rajoelina.
Mardi lors de la cérémonie de commémoration de l'événement 7 février 2009, Rajoelina a acculé ses prédécesseurs Ravalomanana et Ratsiraka en disant que les anciens présidents, ayant tué leurs compatriotes, ne pouvaient plus revenir au pays.
D' ailleurs, la direction de sécurité du territoire (DST), qui est rattachée directement à la présidence de la transition, a effectué une perquisition chez Tojo Ravalomanana, fils de Ravalomanana lundi soir mais l’avocat de la famille Ravalomanana, Me Hanitra Razafimanantsoa, a qualifié d'illégale cette perquisition.
Suite à la signature de la feuille de route de sortie de crise politique le 17 septembre 2011 par les politiciens malgaches, la transition a été désormais codirigée par les personnalités protagonistes de la crise politique, pour préparer des élections neutres, crédibles et transparentes prévues cette année 2012.
La crise politique à Madagascar a commencé en décembre 2008 suite à un bras de fer entre le président de l'époque Marc Ravalomanana et M. Andry Rajoelina, qui était alors le maire d'Antananarivo. Les manifestations dirigées par M. Rajoelina ont entraîné la démission de M. Ravalomanana le 17 mars 2009. M. Rajoelina a pris le pouvoir le 21 mars 2009 tandis que son prédécesseur s'est exilé en Afrique du Sud au lendemain de sa démission.


(Xinhua)
Mercredi 8 février 2012 | 12:14 UTC

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