lundi 12 septembre 2011

Egypte - Report de la comparution de Tantaoui au procès Moubarak

(L'Express 12/09/2011)

La comparution prévue dimanche au procès d'Hosni Moubarak du maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) en Egypte, a été reportée au 24 ou 25 septembre, rapporte la télévision d'Etat.
Le CSFA dirige l'Egypte depuis le renversement d'Hosni Mouabarak par un soulèvement populaire le 11 février dernier.
Le maréchal Tantaoui, qui a été pendant 20 ans ministre de la Défense du président déchu, devait témoigner dimanche à huis clos au procès de Moubarak jugé notamment pour corruption et pour la mort de manifestants au cours de la révolution populaire.
Deux jours après l'attaque par des manifestants de l'ambassade israélienne au Caire qui a contraint l'ambassadeur de l'Etat hébreu à quitter précipitamment le pays, Tantaoui a estimé que la situation actuelle ne lui permettait pas de venir témoigner à la barre.
"Le maréchal Tantaoui s'est excusé de ne pas pouvoir assister au procès de Moubarak en raison de la situation sécuritaire dans le pays qui requiert toute son attention", rapporte la chaîne Al Arabia, sans fournir plus de détails.
La télévision d'Etat a confirmé l'absence dimanche au procès de Tantaoui dont la comparution et celle du chef de l'état-major interarmes Sami Enan, est reportée au 24 et 25 septembre.
Ces auditions et les témoignages qui seront recueillis pourraient se révéler décisifs pour décider de la culpabilité ou de l'innocence de Moubarak.
HUIS CLOS
Le juge Ahmed Refaat avait souhaité que le maréchal Tantaoui s'exprime à huis clos afin de garantir la sécurité nationale.
Cette décision a provoqué la colère de nombreux Egyptiens, qui souhaitaient que les audiences soient publiques.
Le parquet a indiqué jeudi avoir lancé des assignations à comparaître pour Tantaoui, Enan, l'ancien chef du renseignement Omar Souleiman et le ministre de l'Intérieur Mansour el Essaoui.
"L'ancien régime étant une dictature, de nombreuses décisions politiques importantes étaient prises en secret par les plus hauts responsables de l'Etat", a expliqué Nabil Abdel Fattah, analyste politique.
Le juge Refaat avait ordonné la semaine passée une procédure accélérée pour juger Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur Habib al Adli, accusés de conspiration dans la mort des manifestants et d'incitation à l'usage de balles réelles pour réprimer les mouvements de protestation.
Deux fils de Moubarak, Alaa et Gamal, sont également jugés pour des chefs d'accusation identiques.

Edmund Blair, Pierre Serisier, Bertrand Boucey et Marine Pennetier pour le service français
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