(Le Monde 12/08/2011)
Cinquante-huit militaires fidèles à l'ex-chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo ont été inculpés pour des crimes commis durant la crise post-électorale, ont annoncé, jeudi 11 août, des membres du gouvernement du président Alassane Ouattara.
Sur les 58 militaires inculpés, 40 ont été placés en détention préventive, a indiqué le commissaire du gouvernement Ange Kessi. Parmi la vingtaine d'officiers détenus figure le général Brunot Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine.
Les chefs d'accusation retenus contre les inculpés sont : "arrestation illégale, séquestration suivie de meurtre, recel de cadavre, viol, vol, violation de consignes, détention arbitraire, détournement de fonds aux fins d'achat d'armes et de recrutement de mercenaires, formation et entretien de miliciens".
Ces inculpations s'ajoutent à celles prononcées ces derniers jours contre des civils, portant à 37 le nombre de personnalités politiques poursuivies dans les rangs du régime Gbagbo, dont une bonne partie de l'ex-gouvernement. Elles sont accusées notamment d'atteinte à la sûreté de l'Etat.
DES EXACTIONS SE PRODUISENT ENCORE, SELON L'ONU
Dans le même temps, l'ONU s'est alarmé de la poursuite des exactions en Côte d'Ivoire, commises "principalement" par des éléments de la nouvelle armée d'Alassane Ouattara selon l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). "26 cas d'exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires" et "85 cas d'arrestations arbitraires et de détentions illégales" ont été relevés, assure Guillaume Ngefa de l'Onuci, pointant du doigt des membres des Forces républicaines (FRCI).
Composées alors essentiellement d'ex-rebelles nordistes, les FRCI ont, avec l'aide de la France, arrêté Laurent Gbagbo le 11 avril après quatre mois de crise, dont deux semaines de guerre. Les "Forces républicaines" sont désormais le nom de la nouvelle armée, où les ex-belligérants sont en cours d'unification.
L'ONU a également exprimé "quelques préoccupations" sur les conditions de détention de Laurent Gbagbo, placé en résidence surveillée à Korhogo dans le nord du pays. Guillaume Ngefa compte faire des "recommandations" au gouvernement à ce sujet, ajoutant que les conditions de détention de l'ex-première dame, Simone Gbagbo, assignée à résidence à Odienné, "sont bonnes". L'ancien couple présidentiel, qui n'a pas été inculpé pour l'heure, est sous la garde de militaires ivoiriens et de casques bleus.
LEMONDE.FR avec AFP
12.08.11
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