lundi 18 juillet 2011

Somalie - Exclusif: L’Onu envisage de déclarer la Somalie en situation de famine

(La Croix 18/07/2011)

Le terme de famine, d’une grande portée politique, a été utilisé pour la dernière fois en 1992.
Les Nations unies envisagent très sérieusement de déclarer d’ici à la fin de la semaine la Somalie en état de famine, selon des informations recueillies par La Croix . Le coordinateur de l’ONU pour la Somalie, Marc Bowden, attend d’analyser les dernières enquêtes nutritionnelles du terrain avant de se prononcer définitivement. Jusqu’à présent, les services de l’ONU ont qualifié la sécheresse dans la Corne de l’Afrique de grave crise humanitaire.
Au moins 12 millions de personnes, de l’Éthiopie à la Somalie en passant par Djibouti et le Kenya, sont touchées par la malnutrition. Des milliers de Somaliens quittent chaque jour le centre et le sud du pays pour se réfugier dans la capitale Mogadiscio, ainsi que les camps à la frontière du Kenya et de l’Éthiopie.
Le terme de famine, d’une grande portée politique, est très rarement employé par les organisations internationales. La dernière fois qu’il a été utilisé officiellement par l’ONU remonte à 1992. Il s’agissait déjà de la Somalie.
Le fiasco de l’opération « Restore hope »
En décembre 1992, sous mandat de l’ONU, les États-Unis avaient lancé l’opération « Restore hope » (« Rendre l’espoir »). Il s’agissait de la première intervention menée au nom du droit international d’ingérence humanitaire. Celle-ci fut finalement un fiasco, symbolisé par la bataille de Mogadiscio en octobre 1993, au cours de laquelle 19 soldats américains sont morts, ainsi qu’un casque bleu malaisien et près d’un millier de Somaliens.
Le mot famine désigne une crise alimentaire extrême dans lequel les enfants, mais aussi les adultes, meurent de faim. La définition la plus précise et la moins contestée reste celle du Britannique Stephan Devereux. Il faut notamment que le taux de malnutrition aiguë oscille entre 20 et 40 % chez les adultes et les enfants et que le taux de mortalité se situe entre 1 et 5 décès par jour pour 10 000 habitants. En général, une famine s’accompagne de stratégies de survies dangereuses pour les populations : migrations massives, ventes de biens ou de bétails aux rabais…

OLIVIER TALLÈS
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S’identifier 18/7/11 - 13 H 06 mis à jour le 18/7/11 - 13 H 06
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