(KongoTimes 14/07/2011)
Avec une loi électorale promulguée avec un retard notable de plus d'un mois, et des opérations électorales qui ont empiété les prévisions de la Ceni, le calendrier électoral du 29 avril 2011 en République Démocratique du Congo (RDC) a reçu un coup fatal. Avec les retards accumulés dans les opérations préélectorales, les perspectives de voir le scrutin présidentiel et les législatives nationales se tenir à la date prévue s’éloignent.
Malgré la bonne volonté de la Ceni, on ne saurait capituler sur les évidences. L'imminence d'un léger décalage de la tenue de l'élection présidentielle et des législatives nationales à la date du 28 novembre se précise. Plusieurs faits viennent à justifier ce report pressenti. Tous, se rapportent aux retards cumulés dans les prévisions du calendrier électoral du 29 avril dernier de la Ceni.
Selon cet agenda électoral en RD Congo, la loi électorale devait être promulguée le 31 mai dernier. Par ailleurs, la fin de la révision du fichier électoral dans les sept dernières provinces du pays, devrait intervenir le 30 juin 2011. Ce n'est pas tout. Il a été également prévu que le contentieux des listes électorales finisse le 7 juillet courant. Sept jours suffiraient pour cette étape, à en croire les prévisions calendaires de la Ceni. Toujours au courant de ce mois, il a été prévu le ramassage des CD finaux dès ce 15 juillet. Une étape appelant une autre, la ceni devrait, sept jours après le ramassage des CD, procéder à la clôture, le 22 juillet, de l'opération de centralisation des données et détection des données alphanumériques au CNT et mise en conformité avec les entités décentralisées.
La dernière opération prévue pour ce mois de juillet est l'adoption, le 27 juillet de l'annexe à la loi électorale sur la répartition des sièges. A la lumière de ce rappel de calendrier, il est établi qu'aucune opération n'a respecté ni la date ni la durée prévue. Bien au contraire. A titre d'illustration, la promulgation de la loi électorale initialement prévue le 31 mai dernier, a eu lieu jeudi 7 juillet. Soit avec un retard de 37 jours. Pourtant, la Ceni avait prévu à cette date du 7 juillet, la fin des contentieux des listes électorales dans les sept dernières provinces prises en compte dans ces opérations.
Est pire aveugle, qui refuse de voir ; les différents retards ont impacté sur le calendrier électoral du 29 avril 2011. Autrement dit, la convocation de l'électorat et l’inscription des candidats pour l'élection présidentielle et la députation nationale prévue le 4 août prochain, pourrait ne plus avoir lieu à cette date. Un report légitime, quand on sait que cet acte est subséquent à l'adoption de l'annexe à la loi électorale. Compte tenu du fait que cette cooptation de l'annexe à la loi électorale révisée devra se faire au cours d'une session extraordinaire, non encore convoquée jusqu'ici, il est bien évident que la convocation de l'électorat et l'inscription des candidats à la présidentielle et à la députation soit renvoyée à une date ultérieure. Ainsi, on ira de recul en recul. Pourvu que le processus atterrisse en douceur !
UN PROCESSUS ELECTORAL CONCERTE
Des observateurs du processus électoral en RD Congo s'accordent sur la bonne volonté affichée jusqu'ici, de la Ceni d’organiser des élections dans un climat apaisé. Cette détermination de la Ceni a été observée depuis le début même du processus, c'est-à-dire avant même l'élaboration du calendrier électoral. On a vu le bureau de cette institution prendre langue avec les différents chefs des partis politiques de toutes les tendances politiques. C'est ainsi que le calendrier électoral rendu public en date du 29 avril dernier à l'issue de toutes ces rencontres, n'avait pas suscité des vagues de nature à chavirer la barque.
Au stade actuel de l'évolution du processus, les différents acteurs politiques congolais devraient se garder d'abuser de ce bel élan de la Ceni. Nous pensons essentiellement aux partisans d'un fatalisme politique malveillant qui pensent que la date du 6 décembre consacre l'arrêt du temps. Jusqu'ici, la Ceni a fait preuve de concession. Elle écoute les réactions des acteurs politiques et répond à leurs requêtes. C''est donc cette disposition d'être à l'écoute des différents acteurs qui constitue l'une des raisons de la prolongation des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs.
Sans doute qu'il n'existe nulle part au monde, un processus électoral qui ne suscite des réactions négatives. Toutes proportions gardées, ces contestations sont souvent le lot des pays en développement, telle la RD Congo. Etant entendu que l'après-élection dépendra de ce que la classe politique aura été avant et pendant les élections, on devrait éviter des déclarations et des attitudes qui feraient le lit des contestataires obsessionnels. L'idéal n'aurait-il pas été d'accepter un léger décalage dans le calendrier des opérations pour gagner en crédit des résultats ?
Laurel KANKOLE
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