(Neoleadership 11/04/2011)
Conakry, Guinée - Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, a mis en garde, samedi, «les fauteurs de troubles et de désordres» promettant qu'ils seront désormais poursuivis devant les juridictions compétentes. S’exprimant au cours d’une audience de plus de deux heures avec les centrales syndicales, le président Condé a dit que «la pagaille ne sera plus tolérée», et qu’il remettrait les moyens «nécessaires de dissuasion» à la gendarmerie et à la police, pour assurer le maintien de l’ordre sur toute l’étendue du territoire national.
Environ 66 militants du parti (Union des forces démocratiques de Guinée - UFDG) de Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux à la présidentielle de novembre dernier, interpellés récemment pour 'flagrants délits', comparaitront lundi devant le juge et risquent, selon une source judiciaire, des peines allant de 2 à 5 ans de prison.
Depuis son entrée en fonction en décembre dernier, le nouveau chef de l’Etat guinéen a ordonné le déménagement des engins lourds de l’armée vers l’intérieur du pays, estimant que l'armée guinéenne a la responsabilité de surveiller l’intangibilité des frontières et non le maintien de l’ordre dans la cité où plusieurs militaires ont été accusés d’avoir participé en septembre 2009 à la répression sanglante de manifestants réclamant la démocratie.
«Il n’y aura plus de 28 septembre en Guinée pendant ma présidence (…) Une commission nationale des droits de l’homme verra le jour prochainement, mais cela n’empêchera pas le respect de la loi dans toute sa rigueur. Le scrutin présidentiel est fini, le temps est venu au travail et non au désordre pour discréditer mon gouvernement», a-t-il martelé.
Saluant la démarche des syndicalistes qu’il a appelés affectueusement ses 'compagnons de lutte' pour la naissance d’un Etat de droit et de démocratie, il a exhorté ses interlocuteurs à l'aider à combattre la corruption «qui a mis ses tentacules» dans tous les rouages du pays en proie à «une désorganisation totale» qu’il faut éradiquer rapidement.
Le Pr. Alpha Condé a ajouté que plusieurs candidats à la dernière présidentielle pourraient être rattrapés pour «leurs mauvaises gestions», après la publication prochaine des audits commandités par les nouvelles autorités.
«Aidez moi à faire la promotion des cadres compétents, intègres et honnêtes (…) Je ne les connais pas, parce que tous se méfiaient de moi pendant mon long combat dans l’opposition, au cours duquel je n’ai point cessé de dénoncer le détournement des deniers publics et la promotion des cadres par népotisme», a-t-il indiqué.
Il a affirmé «qu’on peut tout reprocher au premier président, Ahmed Sékou Touré (1958-1984), sauf le détournement et le pillage des richesses nationales, qu’il a laissées intactes, ainsi que plusieurs usines de transformation des produits locaux.»
Le président Condé, qui a promis de rencontrer désormais tous les trimestres les syndicalistes pour faire le point de la situation dans la mesure où «j’ai hérité d’une nation et non d’un état», a demandé de la patience à ses interlocuteurs qui ont présenté des doléances oscillant autour des problèmes de salaires à revaloriser.
On rappelle que des militants de l’UFDG, dont six enfants, avaient été arrêtés le week-end dernier, pour avoir osé enfreindre l'interdiction opposée par le gouverneur de Conakry, à l'accueil réservé au chef du principal parti de l'opposition, Sellou Dalein Diallo, par les membres de son parti, mors de son retour au pays, après une longue absence.
Source: PANA
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