par Mark Gleeson
ABIDJAN (Reuters) - Comme en 2006, la Côte d'Ivoire a hérité du pire tirage possible en Afrique du Sud.
En Allemagne, les Eléphants étaient peut-être la meilleure équipe africaine du plateau. Ils avaient livré des matches de très haut niveau, mais ils avaient échoué dans le groupe le plus relevé du tournoi avec l'Argentine, les Pays-Bas et la Serbie-Monténégro.
Cette année, les Ivoiriens devront encore hausser leur niveau de jeu pour sortir d'un nouveau "groupe de la mort" avec le Brésil, le Portugal et la Corée du Nord.
Ils devront peut-être, en prime, se passer de leur capitaine Didier Drogba, blessé à un bras lors d'un match amical contre le Japon et dont la participation reste incertaine.
Et même s'il pouvait jouer, dans quel état physique se présenterait l'attaquant de Chelsea ? La Côte d'Ivoire se reposera alors sur ses autres stars confirmées, comme Salomon Kalou, Didier Zokora, Yaya et Kolo Touré.
Elle ne pourra se permettre aucun retard à l'allumage: comme en 2006, elle débute le tournoi par les deux matches les plus difficiles, face au Portugal puis au Brésil.
Ce tirage au sort, déjà cauchemardesque en décembre au Cap, l'est devenu un peu plus deux mois plus tard lorsque le sélectionneur Vahid Halilhodzic a été soudain démis de ses fonctions.
Le technicien franco-bosniaque avait pourtant qualifié sans trembler les Eléphants pour le Mondial, et il présentait un excellent bilan de seulement deux défaites en 24 matches, en amical contre le Japon et contre l'Algérie.
BYE BYE HALILHODZIC
Cet échec contre les Algériens (3-2) en quarts de finale de la dernière Coupe d'Afrique des Nations (Can) en Angola était la seule ombre au tableau d'Halilhodzic.
Mais il lui a coûté son poste.
Il s'est beaucoup dit que son éviction était autant due au pouvoir des joueurs dans le vestiaire qu'à l'échec à la Can.
Les Eléphants ont dû gérer une situation extrêmement tendue après l'attaque meurtrière du bus des Togolais, qui étaient dans le même groupe qu'eux à Cabinda.
Leur capacité à rebondir en Afrique du Sud dépendra en partie de leur capacité à surmonter ce traumatisme.
Pour y parvenir, la Fédération ivoirienne a fait appel à un homme d'expérience en la personne de l'ancien sélectionneur de l'Angleterre Sven-Göran Eriksson.
Mais le Suédois, nommé en mars, a eu très peu de temps pour travailler avec son groupe, qu'il n'a pu rassembler pour la première fois que fin mai.
Au moins a-t-il récupéré des vedettes en pleine confiance. Drogba, avant sa blessure, et Kalou ont été sacrés champions d'Angleterre avec Chelsea, et Yaya Touré a remporté la Liga avec Barcelone.
Eriksson peut aussi s'appuyer sur l'expérience du milieu défensif Zokora (FC Séville), son joueur le plus capé, pour tenter de résister aux déferlantes portugaises et brésiliennes, et sur la fraîcheur de Gervinho, auteur d'une saison époustouflante avec Lille, pour secouer les défenses adverses.
Reste à trouver la bonne formule. "Le message du coach passe bien", assurait Drogba à l'issue du premier match de préparation contre le Paraguay.
Pour la Côte d'Ivoire, l'enjeu est simple: réussir l'une des plus grandes sensations du premier tour de la Coupe du monde.
Tangi Salaün pour le service français, édité par Clément Dossin
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