(Afrique en ligne 04/04/2011)
Le premier ministre est désormais connu, il s’agit en fait d’une première ministre, en l’occurrence Mme Cissé Mariam khaïdama Sidibé. On a failli attendre. Parce que le gouvernement Modibo Sidibé ayant été démis il y a presque une semaine voilà justement, presque une semaine, que le pays bruit de tous les noms de son successeur, de tous les scénarios. Tous les profils ont été esquissés : économiste, femme, apolitique, indépendant, technicien de l’administration ; Tous les CV ont été sollicités, au bureau, à la maison, par courriel… Toutes les rencontres ont eu lieu : à Koulouba, à la maison, à huis clos, en comité restreint, avec les chefs des partis et parfois en public ; Toutes les tailles et toutes les couleurs ont été annoncées, puis la longue liste, distillée, des noms des candidats retenus.
Sur la ligne départ il y a eu semble t-il, en vrac : Ahmed Sow, Ahmed Diane Séméga, Habib Ouane, Diango Cissoko, Mme Bouaré Fily Sissoko, Mme Cissé Mariam khaïdama Sidibé, Mme Niamanto, Natié Pleah, Mohamed Salia Sokona, Mamadou Igor Diarra, Kafougouna Koné, Mme Diakité Fatoumata Ndiaye, Bassari Touré, Soumana Sacko, Tiébilé Dramé …
La fumée blanche s’échappa de la cheminée présidentielle au moment où le pays tout entier semblait retenir son souffle et se préoccuper que la machine présidentielle puisse se gripper autant. Cette attente, cette longue attente déroge à toutes les règles républicaines reconnues. En la matière, il ne s’agissait que d’une démarche de pure forme, le gouvernement rentrant étant connu avant la dissolution de la précédente. On se serait moins étonné s’il s’était agi d’un gouvernement à installer suite à des élections du fait des jeux d’alliance mais ce n’est guère le cas. Tout au plus ne s’agit-il ici que d’un remaniement pour lequel le chef de l’Etat reste le maître du jeu.
Mais il faut croire que non, d’où indécision, valse-hésitation, atermoiements, calcul, plans B, contre-proposition, consultations et opposition farouche…Le tournis. A moins que ce ne soit la preuve d’une grande débandade où l’on tentait de concilier les inconciliables sans doute en raison d’intérêts et de priorités contradictoires. Dans tous les cas, ces quelques jours l’on a eu l’impression que l’outil, l’instrument, c’est-à-dire un gouvernement, est devenu l’ouvrage ou à tout le moins qu’une partie de la solution, toujours un gouvernement, est devenue une partie du problème.
Voilà, une dame a été nommée pour la première fois au prestigieux poste de premier ministre, c’est certes une avancée notable mais surement pas l’essentiel. L’essentiel ce sont les urgences du pays qui attendent sur sa table.
S. El Moctar Kounta
Le Républicain du 04 Avril 2011
© Copyright Afrique en ligne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire