(L'Express 05/04/2011)
Alain Juppé affirme que Paris est "au courant" de négociations engagées par le président ivoirien sortant pour quitter le pouvoir.
Le Premier ministre François Fillon a déclaré mardi devant l'Assemblée nationale que "deux généraux proches de l'ancien président" ivoirien Laurent Gbagbo étaient actuellement "en train de négocier les conditions d'une reddition". "Le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo et son chef d'état-major se sont réfugiés hier à l'ambassade de France et ont appelé ce matin à la fin des combats, et au moment même où nous sommes en train de parler, deux généraux proches de l'ancien président de Gbagbo sont en train de négocier les conditions d'une reddition", a déclaré le chef du gouvernement. François Fillon n'a pas donné l'identité des deux militaires concernés.
Il a ajouté avoir participé dans la matinée à une conférence téléphonique avec le président français Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara. Nicolas Sarkozy a fait état, à cette occasion de "son souhait de voir se constituer un gouvernement de large union nationale en Côte d'Ivoire pour assurer la réconciliation de tous les Ivoiriens", a-t-il dit. "La France peut être aujourd'hui fière d'avoir participé à la défense et à l'expression de la démocratie en Côte d'Ivoire", a conclu François Fillon.
"Que Gbagbo ne s'entête pas" (Juppé)
Plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait affirmé, lors d'un point presse, être "au courant" de négociations engagées par Laurent Gbagbo pour quitter le pouvoir. "S'il y a des possibilités de le voir quitter le pouvoir, nous sommes prêts", a-t-il ajouté lors d'un point presse. "Ce que nous souhaitons, c'est que Gbagbo ne s'entête pas", a-t-il ajouté.
Un peu plus tard, à l'Assemblée, et en réponse à une question très critique du député communiste Jean-Paul Lecoq sur l'engagement militaire français dans le conflit ivoirien, Alain Juppé a assuré que la France était à "deux doigts" de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d'Ivoire, "et de laisser Alassane Ouattara l'exercer", a déclaré le ministre à l'Assemblée nationale. "L'objectif de la France est clair : faire respecter le droit international", a répondu Alain Juppé. "Il nous faut maintenant nous projeter dans l'avenir, aider cette nouvelle Côte d'Ivoire à se reconstruire dans la paix et la prospérité", a-t-il ajouté.
Dénouement proche
Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a affirmé, de son côté, que la situation en Côte d'Ivoire pourrait se dénouer "dans les quelques heures qui viennent". "Nous sommes dans une situation où tout peut se dénouer dans les quelques heures qui viennent", a-t-il déclaré lors d'un point de presse après un entretien avec son homologue allemand Thomas de Maizière.
Plus tôt, le chef d'état-major du président sortant de Côte d'Ivoire avait annoncé que ses troupes avaient cessé les combats. Mardi, les forces d'Alassane Ouattara encerclaient le palais et la résidence présidentiels, où Laurent Gbagbo serait réfugié avec plusieurs de ses proches. Après des jours de combats à l'arme lourde qui ont fait des "dizaines de morts" selon l'ONU, les derniers bastions de Laurent Gbagbo étaient en passe de céder mardi devant l'"assaut final" des forces d'Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale. Lundi soir, des hélicoptères de la force française Licorne en Côte d'Ivoire étaient entrés en action aux côtés de l'ONU pour y détruire les armes lourdes.
Le Point.fr - Publié le 05/04/2011 à 14:49 - Modifié le 05/04/2011 à 16:02
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