De nouvelles évacuations d'étrangers ont eu lieu ce lundi. A Abidjan, où les pro-Ouattara ont mené l'offensive, plusieurs personnes ont été enlevées à l'hôtel Novotel.
L'Onuci bombarde le palais présidentiel
A Abidjan ce lundi, et alors que les forces pro-Ouattara ont mené une offensive dans Abidjan, des hélicoptères de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) ont tiré sur le palais et la résidence de Laurent Gbagbo, ainsi que sur deux camps de son armée - les camps militaires d'Agban et d'Akouédo -, a annoncé la Mission. Des frappes menées par l'ONU et des soldats français de la force Licorne sur demande "urgente du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au président français.
"Nous avons lancé l'opération destinée à protéger les populations en mettant hors d'état de nuire les armes lourdes utilisées par les forces spéciales de Laurent Gbagbo contre les populations et contre les Casques bleus de l'ONU", a précisé le porte-parole de l'Onuci, Hamadoun Touré, dans la soirée.
De son côté, la présidence française a annoncé dans un communiqué que conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Onuci "vient d'engager des actions visant à neutraliser les armes lourdes utilisées contre les populations civiles et les personnels des Nations unies à Abidjan".
Enlèvements au Novotel d'Abidjan
Des événements se sont produits ce lundi à Abidjan, à l'hôtel Novotel situé dans la ville. Selon le ministère français des Affaires étrangères, cité par l'AFP, plusieurs personnes, dont deux ressortissants français, ont été enlevées dans cet hôtel où sont notamment logés des journalistes étrangers.
18h00. 250 étrangers ont quitté Abidjan
Le porte-parole de la force française Licorne, le commandant Frédéric Daguillon, a affirmé à l'AFP qu'environ 250 étrangers, parmi lesquels des Français, ont quitté Abidjan ce lundi. Ils ont rejoint les capitales de Dakar au Sénégal et Lomé au Togo.
17h20. L'assaut lancé sur Abidjan
Le porte-parole de Guillaume Soro a affirmé ce lundi à l'AFP que les troupes d'Alassane Ouattara avaient lancé ce lundi l'"offensive" à Abidjan contre les forces fidèles à Laurent Gbagbo, confirmant une information révélée par Reuters un peu plus tôt. Détaillant l'opération, Sidiki Konaté a précisé à l'AFP qu'"à 13H00, les mouvements ont commencé à travers quatre grands corridors. Nous sécurisons pendant notre passage. L'objectif, c'est de converger vers le Plateau et Cocody".
Selon Reuters, les forces d'Alassane Ouattara ont lancé en fin de matinée une offensive à Abidjan contre les troupes fidèles à Laurent Gbagbo, a rapporté l'un de ses journalistes sur place. Une information confirmée par Jeune Afrique. Si le site internet de l'hebdomadaire rapportait en milieu d'après-midi une situation "calme" dans le quartier du plateau, qui abrite le palais présidentiel, des tirs à l'arme lourde auraient eu lieu "au niveau du camp de gendarmerie d'Agban". Selon Reuters, tirs et explosions auraient retenti en milieu de journée dans la capitale économique du pays. Le commandant des troupes pro-Ouattra massées à la périphérie nord de la ville, Issiaka Wattao Ouattara, a affirmé disposer de 4.000 hommes auxquels s'ajouteraient 5.000 hommes déjà présents dans Abidjan.
15h30. Bruxelles appelle Ouattara et Gbagbo à "protéger les civils"
La Commission européenne a appelé Ouattara et Gbagbo à "protéger les civils" et à tout faire pour éviter de faire basculer "davantage" leur pays dans la guerre civile.
"La violence a toujours pour conséquence des désastres humanitaires", a averti la commissaire européenne, Mme Georgieva. Elle s'est dit préoccupée par les informations faisant état de massacres à caractère ethnique et de chasse à l'homme dans le pays.
14h30. Les hommes de Gbagbo "assurent la sécurité des Français"
Les forces fidèles à Laurent Gbagbo "assurent la sécurité des Français vivant en Côte d'Ivoire", a assuré lundi la télévision d'Etat RTI contrôlée par le président sortant. "Le gouvernement ivoirien rassure la communauté internationale qu'en dépit de manoeuvres de la France tendant à semer la mort en Côte d'Ivoire, les Forces de défense et de sécurité (FDS) assurent la sécurité des ressortissants français en Côte d'Ivoire", peut-on lire sur bandeau défilant.
"Aucun message de patriotes n'invite les Ivoiriens à s'attaquer aux ressortissants français", déclare-t-il. Pour protéger les expatriés, la France a débuté dans la matinée à organiser le regroupement de ses ressortissants à Abidjan.
14h20. Le PS condamne "les exactions et les massacres"
Le Parti socialiste a appelé le camp Ouattara et le camp Gbagbo "à s'engager immédiatement dans la fin des violences". "Respect des urnes, respect des droits de l'Homme, sécurité pour les Ivoiriens et tous les ressortissants étrangers", réclame le parti dans un communiqué.
"Laurent Gbagbo doit enfin reconnaître sa défaite électorale, accepter de partir et mettre un terme aux exactions commises par ses forces. M. Ouattara et ses partisans doivent également veiller à ne cautionner aucun acte criminel", ajoute le texte.
12h45. Évacuation des Français imminente ?
Le regroupement des Français était en cours sur trois points à Abidjan, à savoir le camp militaire de Port-Bouët, l'ambassade de France et un hôtel du sud de la ville, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. Si le Premier ministre François Fillon a déclaré un peu plus tôt qu'il n'y aurait pas "pour le moment" d'évacuation des Français de Côte d'Ivoire, assurant qu'on était toujours "dans une phase de regroupement", l'inquiétude semble gagner les autorités françaises. La France a envoyé 150 soldats supplémentaires à Abidjan, ce qui porte l'effectif de la force Licorne à environ 1.650 hommes, vient d'annoncer à Paris l'état-major des armées.
"Les opérations de regroupement ont commencé sur la base du volontariat. Deux nouveaux points de regroupement ont été établis, l'un à l’hôtel le Wafou au Sud des ponts et l'autre à l’Ambassade de France au Nord", a indiqué le porte-parole du ministère, Bernard Valero. L e troisième point de regroupement est le camp militaire français de Port-Bouët où plus de 1.650 ressortissants étrangers, dont environ la moitié de nationalité française, avaient déjà trouvé refuge dimanche mati
11h00. Calme fragile à Abidjan
A Abidjan, un calme précaire semblait régner lundi matin. Hier soir, le camp Ouattara a promis une offensive rapide. En attendant, l'assaut tant redouté, quelques tirs sporadiques d'arme lourde étaient entendus dans le quartier du Plateau (centre), où se trouve le palais présidentiel. Les témoignages recueillis sur place font état d'une nuit plus calme que les précédentes. Quelques femmes et enfants s'aventuraient dans les rues désertes pour aller chercher de l'eau. Si les combats semblaient diminué d'intensité, la situation restait très préoccupante. Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara affirmait la veille que la situation était "désormais mûre" pour que l'offensive sur Abidjan "soit rapide". Laissant présager le pire, chaque camp se préparant à de violents combats.
10h00. Le Secrétaire général adjoint de l'ONU à Abidjan
Ivan Simonovic chargé des droits de l'homme à l'ONU, est à Abidjan pour "évaluer la situation générale" après le massacre dans l'ouest du pays de plusieurs centaines de personnes, a indiqué ce jour la mission onusienne à Abidjan. A son arrivée dimanche, il "a exprimé sa vive préoccupation par rapport à la détérioration de la situation des droits de l'homme entachée de massacres à l'Ouest et de nombreuses exactions contre les populations civiles". Il devrait rencontrer les dirigeants politiques et la société civile du pays ainsi qu'avec les organisations humanitaires. "Des visites de terrain" sont envisagés ajoute le communiqué.
9h30. L'ambassadeur de Ouattara s'en prend à l'Onu
"L'Onuci nous dit qu'il y a des massacres, mais où l'Onuci était-elle ? L'Onuci n'était pas en place quand les forces républicaines sont arrivées, l'Onuci était aux abonnés absents, on ne peut pas, après, venir porter des accusations (...), chercher à ternir l'image du président Alassane Ouattara". Sur France Info ce lundi, Ally Coulibaly, ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, s'est montré sur la défensive en réponse aux accusations de l'ONU sur des exactions survenues dans l'ouest du pays.
"Qu'il y ait eu des massacres, personne ne peut le nier, a-t-il déclaré, mais "en aucun cas les forces républicaines ne sont impliquées dans ces massacres". "Il y a un tel décalage entre les chiffres qui sont avancés, cela doit nous inciter à beaucoup de prudence", a averti l'ambassadeur, qui a mis en cause l'ONG chrétienne Caritas, affirmant qu'elle "n'a jamais voulu de la victoire d'Alassane Ouattara". Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise par les pro-Ouattara de Duékoué mardi s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant de 330 tués à un millier de "morts ou disparus".
Gbagbo a "promis du sang et des larmes"
"Laurent Gbagbo a créé une situation difficile, ingérable : le chaos. Il voulait absolument une guerre civile : il l’a préparée minutieusement. Il nous a promis du sang et des larmes. Nous y sommes," a déclaré l'ambassadeur Ally Coulibaly.
9h00. Premières évacuations d'étrangers
Les premières évacuations d'étrangers fuyant le chaos ivoirien ont démarré dimanche à Abidjan. Nicolas Sarkozy a décidé "le regroupement sans délai" de tous les Français afin "d'assurer leur protection", avant un éventuel rapatriement. Le Quai d'Orsay évalue à 12.200 le nombre de Français actuellement en Côte d'Ivoire, dont 11.800 à Abidjan. Quelque 7.300 ont la double nationalité. Si les combats ont baissé en intensité dimanche dans la capitale économique, Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara, a affirmé que la situation était "mûre" pour une offensive "rapide" de son camp.
8h30. Des Français quittent Abidjan
Redoutant pour leur sécurité, 167 étrangers, dont des Français et des Libanais, ont déjà quitté Abidjan pour Dakar, via Lomé, a indiqué la force française Licorne. Paris a envoyé 300 soldats en renfort, portant à environ 1.400 hommes dans ses rangs . Avant les premiers départs d'étrangers, 1.650 personnes, dont environ 800 Français, étaient regroupées dans le camp de Licorne.
7h30. Messages anti-français
La télévision d'Etat ivoirienne contrôlée par le camp Gbagbo a entamé dimanche la diffusion de violents messages contre la France. "Le génocide rwandais se prépare en Côte d'Ivoire par les hommes de Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons massivement et occupons les rues", pouvait-on lire sur un bandeau défilant.
7h00. Le chef d'état-major de l'armée ivoirienne rejoint Gbagbo ?
Le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, a quitté la résidence de l'ambassadrice sud-africaine à Abidjan, où il s'était réfugié mercredi avec sa famille. Il a semble-t-il rejoint les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, a-t-on appris dans la nuit de dimanche de source militaire. Sa défection était intervenue en pleine offensive sur Abidjan des forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara. Le camp Ouattara n'a pas tardé à dénoncer "chantage et pressions" sur le haut gradé.
Situation.
L'offensive éclair des hommes de Ouattara avait permis de prendre sans grande résistance tout le pays avant d'atteindre jeudi Abidjan. Si Laurent Gbagbo s'est replié sur les symboles du pouvoir - palais, résidence, RTI -, il a vite démontré qu'il n'entendait pas abdiquer.
Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise de Duékoué - important carrefour de l'Ouest ivoirien - mardi par les combattants pro-Ouattara s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant de 330 tués à un millier de "morts ou disparus". Réagissant aux accusations d'exactions, M. Soro le Premier ministre d'Alassane Ouattara a "condamné fermement la légèreté avec laquelle ces organisations (...) aient choisi d'incriminer les forces républicaines de Côte d'Ivoire". Des tirs sporadiques d'armes lourdes étaient entendus dimanche à Abidjan, notamment au Plateau, abritant le palais présidentiel.
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