mardi 22 juin 2010

R.D.C. - Cinquantenaire sous haute tension

(Courrier International 22/06/2010)
Drôle d'ambiance à Kinshasa quelques jours avant le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC). Le meurtre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, le 2 juin dernier a provoqué une émotion considérable dans le monde entier. La police congolaise, mis en cause dans l'assassinat de Chebeya, place le président Kabila dans une position particulièrement inconfortable au moment où tous les regards se porteront sur les célébrations du cinquantenaire. Les obsèques, prévu le jour même des festivités, ont été décalé in extrimis le 26 juin et des mesures de sécurité exeptionnelles ont été mis en place dans les principales villes du pays. La fête prévue le 30 juin pourrait se transformer en journée de défiance pour le pouvoir congolais.
Le 30 juin 2010 sera une journée à haut risque en République démocratique du Congo (RDC)... mais Joseph Kabila a échappé au pire : les obsèques de Floribert Chebeya devait avoir lieu le 30 juin, le jour même des festivités prévues à Kinshasa. Finalement, l'enterrement du célèbre militant des droits de l'homme aura lieu le 26 juin, pour (selon la version officielle) que les diplomates étrangers puissent assister aux obsèques de Chebeya sans être retenus par les festivités de l'indépendance.
Une certaine incertitude plane tout de même à Kinshasa, où les kinois redoutent des violences entre le 26 et le 30 juin. De nombreuses forces armées ont déjà pris position dans la capitale ainsi que dans les principales villes du pays. Radio Okapi note qu'à Mbuji-Mayi, le général Mushid a annoncé des mesures pour renforcer la sécurité pour dissuader d'éventuels fauteurs des troubles. Mediacongo relève également l'initiative de la police d'organiser des patrouilles de sécurisation à Kinshasa. A cette occasion, Kinshasa, accueillera plusieurs délégations étrangères dont celle du Roi des belges. Pourtant tout dérapage des forces armées et de police congolaise serait particulièrement mal venu pour l'image du président Joseph Kabila, fragilisé par l'affaire Chebeya et le début du retrait des casques bleus de RDC.

Christophe Rigaud
Photo (c) Ch. Rigaud http://www.afrikarabia.com/
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