mardi 22 juin 2010

Afrique du Sud - La coupe du monde de foot profitera-t-elle à l’Afrique du Sud ?

(Marianne 22/06/2010)
Bernard Maris, de France Inter, évalue les externalités positives et négatives de la coupe du monde pour l'Afrique du sud. Le tourisme ne serait pas vraiment au rendez vous pendant celle-ci, en revanche, le marketing lié à l'évènement réalise des ventes. Cependant, l'Afrique du sud n'en aurait pas trop fait quant aux infrastructures ? L'enjeu est de rentabiliser ses dépenses, mais encore faut-il y parvenir.
La coupe du monde de foot est certainement une opportunité politique, une opportunité d’image, et une grande opportunité médiatique pour un pays, mais est-elle vraiment une opportunité économique ? en termes de téléspectateurs, la coupe du monde est autant suivie que les jeux olympiques. Or ces jeux olympiques avaient plutôt coûté cher à la Grèce à cause des investissement importants exigés qui avaient obligé le pays à s’endetter. L’Afrique du Sud est un pays très pauvre, qui peine à offrir un logement décent à ses habitants. A-t-elle eu raison d’investir dans des stades ? Regardons. Premier impact du foot, le tourisme. Les touristes visitent un peu plus un pays avant la coupe du monde, après la coupe du monde, mais ils le fuient pendant la coupe du monde. D’après le mensuel Alternatives Economiques, les JO ont fait perdre à la Grèce 30% de ses visiteurs !
Des investissements mais peu de touristes
Oui, les vendeurs de vuvuzelas, et surtout les vendeurs locaux de bière vont faire des affaires. Mais la Fifa est très sévère sur la pub aux alentours des stades qu’elle réserve à ses sponsors. Et si le nombre de touristes n’est pas au rendez-vous, l’économie locale ne sera pas boostée. Heureusement il y a les investissements publics : les routes, les périphériques, les voies d’accès. Certes. Mais nombre d’investissements publics sont les stades, très difficiles à rentabiliser. Les stades sont plutôt des éléphants blancs, qui ne servent à rien, une fois les épreuves passées. On renverra encore au cas de l’Argentine ou de la Grèce.
L’image du pays améliorée
C’est l’impact essentiel, l’externalité positive majeure, l’effet positif du qualitatif sur le quantitatif : l’Afrique du Sud devient dans le monde un pays phare, et peut-être le pays leader de l’ Afrique. Souvenons-nous de la coupe du monde de Rugby. Si la coupe de foot est réussie, elle le sera sans doute, l’entrepreneur d’Afrique du Sud et le travailleur d’Afrique du Sud auront une bonne image. Mais l’important c’est que l’homme politique d’Afrique du Sud ait une bonne image, sachant qu’un Etat fort, stable, est très favorable aux affaires, s’il y a un minimum de droit (je n’ai pas dit un Etat démocratique, la Chine est là tous les jours, pour nous rappeler que les affaires n’ont rien à voir avec la démocratie). Ces dernières années, L’Afrique du Sud a vu sa pauvreté augmenter considérablement, malgré le dynamisme économique. Le Sida et la criminalité sont deux causes majeures de mortalité, la mortalité infantile, indice clef du sous développement, reste forte.
De la croisssance tout de même
Symbole de la faillite néolibérale, la descente aux enfers d'Alcatel
Dray se trompe, l'équipe black-blanc-beur est très loin de nous
Dossier : Retraites, la réforme Oui, croissance due à l’extraordinaire richesse minière du pays. Il faut savoir aussi que l’Afrique du Sud produit la majeure part de l’électricité de l’Afrique. En 2007, le PIB croissait de 5%, mais peut-on mesurer le PIB d’un pays où 40% de la main d’œuvre appartient au secteur informel ? Conclusion : ce pays est en train de donner au monde une image positive, jeune et joyeuse. Un dernier indice, très significatif : depuis la démocratie, 1994, le taux d’imposition a baissé et les recettes fiscales ont augmenté, excellent indice de l’amélioration de la santé économique d’un pays. Quand l’impôt rentre bien, c’est qu’un pays va bien.

Bernard Maris - France Inter
Mardi 22 Juin 2010
© Copyright Marianne

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