dimanche 17 avril 2011

Togo - Présumé tentative de putsch: Quand Kpatcha hante le sommeil de Faure

(Afriscoop 16/04/2011)

(AfriSCOOP Lomé, Analyse) —Contre toute attente, le Procureur général près la Cour d’appel de Lomé, M’dakena Atara, a annoncé jeudi dernier la "mise en liberté provisoire, sous contrôle judiciaire, d’une dizaine de prévenus" dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé ; du nom du demi-frère du chef de l’Etat arrêté depuis 02 ans. Une fois de plus, cet élargissement confirme la thèse du "dossier vide", dans cette affaire.
Faure Gnassingbé vient de concéder indirectement, dans "l’affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ", un point à Kpatcha Gnassingbé. Experts, juristes, plusieurs professionnels du monde judiciaire et observateurs qui se sont penchés sur cette "bisbille familiale" ont abouti au même constat : les faits brandis à l’encontre du député Kpatcha ne tiennent pas la route. La preuve, depuis deux ans, non seulement les enquêtes autour de cette "tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat" n’ont abouti à des éclaircissements majeurs au sujet de l’implication du principal inculpé, mais aussi les détenus voyaient continuellement leurs droits bafoués. Dans un pays soumis depuis près de trois ans à un processus de modernisation de sa justice, le député de la Kozah et ses compagnons d’infortune n’ont jamais eu droit à la visite de leurs proches. En violation de tous les textes qui encadrent l’incarcération en terre togolaise.
Pire, M. Kpatcha et ses co-détenus n’ont jamais été jugés d’une part, et d’autre part, l’immunité parlementaire de l’ancien ministre de la Défense du Togo n’a pas été levée avant son inculpation !!
Que ce soit dans une "affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat" ou pas, les droits élémentaires du citoyen et homme d’Etat Kpatcha devraient être respectés. Et dire que le chef de l’exécutif togolais ne cesse d’appeler ses compatriotes à la réconciliation, chaque fois qu’il a l’occasion d’évoquer, sous différentes coutures, l’avenir politique de la "Terre de nos aïeux".
Libre ou pas, Kpatcha hante le sommeil de son frère
Faure Gnassingbé n’a plus fait allusion à l’arrestation de son frère, depuis avril 2009. L’élargissement de ce 14 avril est vraisemblablement destiné à desserrer l’étau politique et verbal autour de cette affaire, à quelques jours de la célébration du 27 avril 2010, date de l’indépendance du Togo. Il intervient aussi au moment se mettent en branle de nouveaux mouvements de contestation du pouvoir de Lomé ; allusion aux actions que compte mener le Front-Sage de Jean Degli dans les prochaines semaines. Bref, en procédant à la "libération provisoire" de ce 14 avril, le pouvoir de Lomé a voulu faire diversion.
Mais cette tactique risque de mettre davantage la pression sur Faure Gnassingbé. Dans la mesure où après la libération de deux membres de la famille Gnassingbé ce jeudi, les proches du député de la Kozah vont davantage mettre la pression sur le jeune président togolais. Afin d’obtenir la remise en liberté du gros parlementaire togolais. L’"affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat " avait déjà amené la famille nucléaire du président togolais à se déchirer. L’élargissement de ce jeudi sans Kpatcha ne devrait pas hâter la réconciliation dans l’entourage familial de M. Faure. Sans compter la guéguerre Faure-Kpatcha qui devrait se poursuivre, même après la fin de l’affaire précitée ! Kpatcha Gnassingbé devrait donc peser dans la bataille électorale de 2015, en faveur ou en défaveur du Rpt (au pouvoir au Togo).

samedi 16 avril 2011 par Faustin AMOUSSOUVI, © AfriSCOOP
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